BienneL’animateur le plus bilingue fête ses 20 ans
L’agent d’assurances Dominique Antenen n’anime pas seulement les matches du HC Bienne: il présente une émission en assurant la traduction dans les deux sens.


L’agent d’assurances Dominique Antenen a un sacré bagou, en deux langues.
lematin.ch/Vincent DonzéIl pose ses questions en deux langues et traduit les réponses: plus bilingue, tu meurs! Mardi soir, le présentateur et animateur biennois Dominique Antenen (57 ans) fêtera à l’antenne ses 20 ans d’émission sur «TeleBielingue», lors d’une rétrospective diffusée dès 19 h 45. En vingt ans de reportages réalisés à l’extérieur à la rencontre des acteurs sportifs, économiques, culturels ou associatifs, cet agent d’assurances a animé 900 émissions «Rendez-vous» en avec un bagou à haut débit.
Il s’imagine rêver en français, mais Dominique Antenen est le plus bilingue de tous les animateurs. «On n’a jamais parlé l’allemand à la maison. Le déclencheur du bilinguisme, c’est d’avoir été placé dans une école enfantine alémanique par mes parents francophones. L’écoute, c’est déterminant», indique Dominique Antenen, qui a fait trois ans d’apprentissage d’employé de commerce à Neuchâtel.
Rencontre et dialogue avec Dominique Antenen.
lematin.ch/Vincent DonzéSon sens de la répartie s’est enrobé d’une bonne locution quand il a suivi les Cours Florent à Paris de 1985 à 1987, deux ans de café-théâtre qui concrétisait un rêve d’adolescent. Repéré pour son bagou exercé à la matinale de la radio locale «Canal 3», Dominique n’a jamais lâché sa profession d’agent d’assurances, même s’il a changé d’employeur.
«Comme je n’ai pas de formation de journaliste, j’ai un contact plus simple avec les gens», indique l’animateur. Dominique Antenen a participé cinq fois à la course pédestre des 100 km de Bienne. Il s’est taillé une stature incontournable en étant tour à tour Prince Carnaval et surtout, speaker du HC Bienne.
Le carton d’invitation de Dominique Antenen en images.
drSa rhétorique n’est pas sophistiquée: il anime aussi des manifestations publiques, ici une foire commerciale, à une fête de quartier. Quand il tend son micro bleu, Dominique Antenen ignore parfois la langue de son interlocuteur, ce qui rend ses interviews imprévisibles et rebondissantes.
Apprendre sur le tas lui a donné un accent de sincérité: «Je pense être le même dans la vie courante qu’à la télévision, en m’efforçant de gérer le trac», dit celui qui adore les gens, «les enfants comme les retraités».
Répétition de schwytzoise
Quand il a interviewé Roger Federer, Dominique était tellement crispé qu’il a fallu inverser les questions/réponses au montage. «C’était un highlight, mais tout le monde est un highlight», dit-il. Sa dernière émission, il l’a enregistrée à Reconvilier lors d’une répétition d’accordéon schwytzois, et «c’était formidable».
«On n’a pas de contrôle d’audimat: mon seul feed-back, c’est la rue», confie Dominique Antenen. Au plus fort de la pandémie, il a réalisé 25 émissions en se filmant avec son smartphone pour, dit-il, détendre l’atmosphère. Il est parti dans la neige pour des rendez-vous avec la nature qui lui ont permis d’apprendre à mieux filmer, si bien que lors de son émission de mardi soir, il rendra hommage à ses techniciens.