Maltraitance: Des «asiles de l’horreur» font scandale en Roumanie 

Publié

MaltraitanceDes «asiles de l’horreur» font scandale en Roumanie

De graves cas de maltraitance ont été mis à jour dans des maisons de retraite en Roumanie, un scandale qui a choqué le pays et fait tomber jeudi le ministre de la Protection sociale.

Le scandale avait été initialement révélé à la fin de 2022 par une ONG roumaine (image d’illustration).

Le scandale avait été initialement révélé à la fin de 2022 par une ONG roumaine (image d’illustration).

AFP

Selon les premiers éléments d’une enquête menée par le parquet roumain chargé de la lutte contre le crime organisé (Diicot), deux groupes sont soupçonnés d’avoir «exploité des personnes vulnérables en les soumettant à des traitements dégradants et inhumains». Une centaine de résidents d’établissements privés des environs de Bucarest ont été battus, privés de nourriture ou de traitement médical, ont détaillé les procureurs, qui ont évoqué des conditions proches de la torture.

Détournement de fonds

Dans le cadre des investigations, une trentaine de lieux ont été perquisitionnés la semaine dernière et quatre suspects arrêtés, tandis que onze autres ont été placés en résidence surveillée. Il leur est reproché d’avoir détourné chaque mois des dizaines de milliers d’euros de fonds, alloués par l’Etat pour la prise en charge des personnes âgées.

«Il ne fait aucun doute que l’activité de protection de ceux qui sont âgés et vulnérables s’est transformée en une affaire cynique visant à faire des profits à tout prix, quitte à faire souffrir les résidents de manière cruelle», a dénoncé le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu lors du Conseil des ministres jeudi. «J’ai eu une discussion avec le ministre Marius Budai qui m’a informé de sa décision de démissionner», a-t-il ajouté.

«Une honte nationale»

Le scandale a initialement été révélé fin 2022 par une ONG roumaine, suivi par un flot d’articles accablants dans les médias. Mais le gouvernement a tardé à réagir, le ministre refusant dans un premier temps de démissionner. Devant l’émoi public, des contrôles ont finalement été lancés dans plus d’un millier de structures pour mineurs, personnes âgées et handicapées.

A ce stade, 13 ont été fermées, 43 suspendues et neuf enquêtes ouvertes, selon le bilan communiqué par les autorités. Ces «asiles de l’horreur», comme les surnomment les médias, sont «une honte nationale», a réagi cette semaine le président Klaus Iohannis, fustigeant «tous ceux qui ont fermé les yeux».

(AFP)

Ton opinion

157
0
20