PolitiqueBientôt la fin des lobbies au Parlement?
L'influence des groupes d'intérêt sur les représentants du peuple devrait être considérablement restreinte. À Berne, les politiciens sont d'accord là-dessus. Une proposition a été faite en ce sens, mais elle menace d'échouer.

Le conseiller aux États Beat Rieder (Le Centre/VS) les membres des commissions ne doivent plus accepter de mandats rémunérés d’organisations concernées par les projets de loi traités par lesdites commissions.
20min/Simon GlauserLe conseiller aux États Beat Rieder (Le Centre/VS) a déclenché une petite révolution au Parlement en déposant une motion visant à réduire l’influence des lobbies sous la Coupole, écrit le «SonntagsBlick». Sa demande: les membres des commissions ne doivent plus accepter de mandats rémunérés d’organisations concernées par les projets de loi traités par lesdites commissions. Par exemple, toute personne qui siège à la commission de la santé ne devra plus à l’avenir accepter de mandat des assurances maladie. La pratique est aujourd’hui monnaie courante à Berne, et elle a même un nom: le shopping des parlementaires. Elle pose la question de l'indépendance des représentants du peuple. Et à quel point les groupes de pression financièrement puissants influencent la législation suisse.
Beat Rieder veut éviter de tels excès à l'avenir. Cependant, sa proposition prévoit des exceptions: les mandats qu'un membre du Conseil des États «exerce dans le cadre de sa profession principale» ne devraient pas être affectés. De même, les mandats qu'un conseiller aux États a accepté un an avant de siéger dans la commission concernée, ainsi que ceux qui sont rémunérés moins de 5000 francs par an. Ceci afin de permettre aux politiciens de continuer à exercer une profession en plus de leur travail politique.
Les commissions des institutions politiques des deux chambres ont étonnamment approuvé la motion de Beat Rieder. Toutefois, même les politiciens qui soutiennent le projet doutent que le problème puisse être résolu aussi facilement. «La représentation d’associations fait en effet partie d'un Parlement de milice», souligne le conseiller aux États Mathias Zopfi (Les Verts/GL). S’il estime qu’il est juste de s’attaquer au problème, le conseiller aux États Andrea Caroni (PLR/AR) trouve également que la difficulté du projet réside dans sa mise en œuvre. «Les parlementaires qui sont des représentants d'intérêts à plein temps - par exemple en tant que responsables d'associations - devraient continuer de siéger dans les commissions. Cela signifie que les professionnels ne seraient pas concernés par les projets de loi en discussion, mais que tous les autres le seraient.»