Football: A Sion, la tentation du passage à deux attaquants

Quelle surprise nous réserve David Bettoni pour son FC Sion dimanche à Lucerne (16h30)?  Depuis son intronisation le 6 mars, l’entraîneur français a fait bouger les choses: le directeur sportif Barthélémy Constantin a quitté le banc pour gagner les tribunes – un choix «collégial» selon Blick –, il n’y a plus de joueur présent lors des points presse en semaine, et certains cadres (Baltazar, Cavaré ou Saintini) des ex-entraîneurs Paolo Tramezzani et Fabio Celestini n’ont pas été convoqués ou ont hérité du statut de remplaçant.

«Je ne veux pas de l’étiquette de celui qui veut tout bouleverser. Mais on m’a donné la responsabilité d’aider le club à sortir d’une situation compliquée, donc je ne peux pas trop regarder ce qui s’est fait avant. Pour moi, cela serait malhonnête intellectuellement, explique Bettoni. S’il y a deux coaches qui n’ont pas eu de résultats avec le même groupe, je me dis que certains joueurs méritent peut-être d’être vus sous un autre angle. Après, si on regarde juste mes résultats, la bascule ne penche pas de mon côté pour le moment avec les choix que j’ai opérés.»

Après la large défaite à Berne contre Young Boys (0-4), l’ancien adjoint de Zinédine Zidane au Real Madrid a incorporé au groupe Gora Diouf et Abdel Zagré. Deux jeunes de 19 ans qui sont en train de saisir leur chance. «Déjà athlétiquement, ils tiennent le coup. Ils courent partout, ils ont de l’enthousiasme et amènent de la fraîcheur. Pour moi, Gora a été le meilleur joueur du match amical face au LS (1-1). Ils ont été bien acceptés et comme par hasard, ça tire tout le monde vers le haut: le niveau monte, ça court plus, ça va plus vite, ça écoute plus.»

Quand on lui demande si les joueurs écartés lors de la défaite contre GC (2-1) ont réagi à l’entraînement ces deux dernières semaines, David Bettoni admet. «Oui, j’ai vu beaucoup de choses positives, je pense que cela a fait du bien à certains d’être stimulé. Désormais, ils savent que leur coach fait ce qu’il veut, comme prendre un jeune à la place d’un joueur plus expérimenté. Peut-être qu’ils se demandent plus qui va jouer le week-end et ça, c’est très bien pour la qualité de nos séances la semaine. Cela crée une certaine émulation.»

Dimanche, à Lucerne, la surprise sortie du chapeau de Bettoni pourrait bien être un changement de système, lui qui a testé un 4-4-2 face au Lausanne-Sport après deux rencontres officielles en 4-3-3. «C’était important que je puisse faire des essais. J’ai quatre attaquants avec Zagré, il faudra bien les utiliser à un moment donné. Deux attaquants, c’est une option qui me tente, que ce soit au début ou en cours de match. Mais attention: si je le fais, c’est que je suis persuadé que ça va marcher. Parce qu’on a la complémentarité qu’il faut.»

De retour à l’entraînement lundi après une semaine loin du groupe parce qu’il a eu le droit à un «programme spécial» – comme cet automne –, Mario Balotelli (5 buts) pourrait être associé à Giovanni Sio (6), de retour de suspension et très souvent utilisé comme joker depuis le début de saison. Mais Bettoni possède-t-il des ailiers à même de les pourvoir en bons centres? «C’est ma réflexion, concède-t-il. J’ai aussi l’option du milieu en losange pour égaliser les duels avec l’autre équipe. Une chose est sûre: on doit jouer plus haut.»