PolitiqueLes législatives hongroises se tiendront le 3 avril
Mardi, le président hongrois a annoncé la date des prochaines législatives, un scrutin qui pourrait être délicat pour le Premier ministre Viktor Orban.

Janos Ader est le président hongrois.
ReutersLa Hongrie tiendra ses élections législatives le 3 avril, a annoncé mardi le président, un scrutin qui s’annonce serré pour le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, revenu au pouvoir en 2010. Janos Ader a dévoilé la date dans un communiqué diffusé sur son site Internet.
Viktor Orban, qui vise un quatrième mandat d’affilée, affronte une opposition unie pour la première fois. Sa cote de popularité demeure élevée dans ce pays d’Europe centrale de 9,8 millions d’habitants. Ses partisans louent la stabilité et sa défense des intérêts nationaux comme de l’identité chrétienne.
Ligne dure
À l’inverse, le dirigeant de 58 ans est critiqué pour sa ligne dure contre l’immigration depuis la crise de 2015, et ses positions «illibérales» sur de nombreux sujets, comme l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et les droits des personnes LGBT+.
Avec ses partenaires polonais, il s’est imposé au fil des ans comme un pourfendeur acharné des politiques de l’Union européenne, qui a lancé des procédures à son encontre. Son action lui a valu, début janvier, le «soutien le plus complet» de l’ancien président américain Donald Trump, qui a salué en lui «un grand leader», «aimant de tout cœur son pays et cherchant la sécurité pour son peuple».
Aux dernières élections de 2018, le Fidesz et son partenaire de coalition, le parti chrétien-démocrate, avaient recueilli 48% des suffrages, remportant 133 des 199 sièges de l’assemblée. Cette fois, l’opposition a fait front pour proposer un seul candidat au poste de Premier ministre et dans les 106 circonscriptions. Et jamais une élection générale n’a été aussi incertaine depuis 2006.
Gouvernement jugé corrompu
Face à Viktor Orban, Peter Marki-Zay, 49 ans, s’est imposé en octobre contre toute attente à l’issue des primaires organisées par six partis, de la droite nationaliste aux sociaux-démocrates. «Si nous restons unis, alors nous serons capables de renverser le gouvernement le plus corrompu des mille dernières années en Hongrie», a promis la semaine dernière, ce maire conservateur d’une ville de province, catholique pratiquant.
L’alliance inédite espère renverser «l’autoritaire» Viktor Orban, qui a introduit des règles électorales accusées de favoriser son parti au détriment des autres formations. «En mettant de côté ses clivages internes, l’opposition s’est donnée de vraies chances de réussite, tandis que Viktor Orban aura du mal à s’assurer une super-majorité» des deux tiers, estime l’analyste Daniel Mikecz, du groupe de réflexion Republikon. «Mais si cette «arme miracle» (de l’union) ne fonctionne pas, il faut s’attendre à une crise profonde» pour les adversaires du Fidesz, avertit-il.