Session d’hiverAVS: le National propose un compromis sur les compensations
Les députés débattaient des divergences sur le supplément de rente à accorder aux femmes pour compenser la hausse de l’âge de la retraite à 65 ans. Ils campent sur leur position pour que l’AVS bénéficie de l’argent de la BNS.


La réforme de l’AVS 21 est presque terminée. En effet, le National a adopté mardi un compromis allant dans le sens du Conseil des États. Alors qu’elles s’étaient déjà mises d’accord pour relever l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans, il restait des divergences entre les Chambres sur les compensations à accorder à la génération transitoire pour faire passer la pilule.
Le National s’est prononcé pour une solution entre ce qu’il avait décidé au début des débats et celle plus généreuse prônée par les sénateurs. Il prévoit aussi comme le Conseil des États une période transitoire de neuf ans. Mais le supplément maximum serait de 140 francs par mois pour les femmes ayant un revenu annuel jusqu’à 57’360 francs, de 90 francs jusqu’à 71’700 francs et de 40 francs dès 71’701 francs. Soit des montants nettement moins élevés que dans la version des sénateurs. Le National a donc préféré suivre sa commission. Certes, «le supplément de rente est moins élevé, mais il maintient la possibilité de prendre une retraite anticipée à de meilleures conditions», a défendu Philippe Nantermod (PLR/VD) au nom de la commission.
«Faire bosser les femmes et les pauvres le plus longtemps possible»
Pour les Verts, la pilule ne passe toujours pas. «Nous débattons aujourd’hui de peccadilles, avec ce que nous appelons des compensations accordées aux femmes», a critiqué Léonore Porchet (Verts/VD). «Car rien ne compensera ce qui se décide ici, sur le dos des femmes», a-t-elle tonné. La Vaudoise a rappelé qu’une femme sur 10 se retrouvait dans la précarité une fois à la retraite. «C’est ça la réalité. Et qu’est-ce que l’on répond ici: vous travaillerez une année de plus et les économies on les fera sur votre dos!» a-t-elle clamé. Et de continuer: «Vous voulez faire bosser les femmes et les pauvres le plus longtemps possible pour qu’ensuite les plus riches puissent profiter tranquillement de leur retraite à partir du moment où ils la prennent».
Le ministre de l’Intérieur Alain Berset a estimé lui que la nouvelle solution de la commission remplissait les critères qui lui semblaient importants. À savoir qu’il faut au moins qu’un tiers des économies réalisées grâce au relèvement de l’âge de la retraite soit réinvesti dans les compensations, que neuf générations de femmes en profitent et que le supplément soit versé en dehors du système de rente afin que toutes les femmes puissent en bénéficier.
Le National veut l’argent de la BNS
Autre point de désaccord entre les Chambres: le bénéfice issu des intérêts négatifs de la BNS qui doit être intégralement reversé à l’AVS, selon le National. Une option que refuse catégoriquement le Conseil des États. Mardi, UDC et PS ont suivi la commission et se sont alliés pour maintenir une nouvelle fois cette divergence par 117 voix contre 77. «La majorité de la commission estime qu’il est injuste que la BNS gagne de l’argent avec des intérêts négatifs qui sont notamment prélevés sur le système de retraite suisse», a expliqué Philippe Nantermod. Le PLR, le Centre et le Conseil fédéral estimaient eux que cette mesure risquait de réduire la marge de manœuvre monétaire de la Banque nationale suisse.
Le dossier repart au Conseil des États.