Berne - Retraite précipitée pour Daniel Brélaz

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BerneRetraite précipitée pour Daniel Brélaz

Le conseiller national lausannois aurait dû tirer sa révérence à la fin de la session de printemps. Mais son accident a provoqué une fin de mandat forcée.

Eric Felley
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Eric Felley
Daniel Brélaz: 20 ans et demi sous la Coupole fédérale, couvrant une période de 43 ans.

Daniel Brélaz: 20 ans et demi sous la Coupole fédérale, couvrant une période de 43 ans.

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Il ne sera pas là cet après-midi à Berne. Sa silhouette et son ombre gigantesque vont manquer dans les couloirs du Palais fédéral, qu’il connaît comme sa poche. Daniel Brélaz est entré au Parlement en 1979, premier écologiste élu dans un parlement au monde. 43 ans plus tard, son départ officiel était prévu à la fin de cette session de printemps 2022, qui débute ce lundi. Mais les séquelles de sa chute dans les escaliers, le 1er février dernier, ne lui permettent pas de tenir encore trois semaines. Il a siégé durant trois périodes: de 1979 à 1989, de 2007 à 2011 et de 2015 à 2022. Soit vingt ans et demi.

L’ex-syndic de Lausanne va manquer à tous ceux qui profitaient de sa mémoire et de sa science des chiffres, des pourcentages, des pronostics, des budgets et des bilans. Au lieu des longues discussions au sein de la Commission de finances qu’il adorait, il va passer quelques semaines dans un centre de réadaptation. Il n’aura donc pas droit aux applaudissements nourris qui auraient marqué son départ. «De toute façon, ces au revoir ne durent que trois minutes», a-t-il confié à «24 heures». Pas deux, pas quatre, trois. Toujours ce souci du détail…

«Ce n’est pas pour me vanter…»

Lors des dernières élections, certains lui ont reproché de s’accrocher et de ne pas laisser la place aux jeunes. Il s’en défend: «La législature de trop? s’interroge-t-il dans le quotidien vaudois. Non. J’ai été extrêmement utile à mon parti. Je présidais une sous-commission des finances hyperstratégique, surtout pendant la crise du Covid. Ce n’est pas pour me vanter, mais j’étais le seul du groupe capable de le faire. Entre-temps, l’arrivée de plusieurs jeunes élus compétents permet de passer le relais. Mais ce n’était pas le cas le premier jour de la législature».

À 72 ans, il admet: «Globalement, je pense que j’ai fait mon temps. Je vais continuer à suivre les affaires si ma santé me le permet». Il va être remplacé Raphaël Mahaim, que Daniel Brélaz qualifie de «meilleur avocat en droits environnementaux de Suisse». 

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