JuraEnlèvement, vol d’or et fuite avec blessé: un brigandage hors du commun
Le directeur d’une entreprise horlogère et sa famille ont été enlevés par des malfrats à Bassecourt. Ces derniers ont fui en France avec le butin, où des voitures carbonisées ont été retrouvées.

Le scénario est digne d’un film d’action et s’est déroulé mercredi soir, à Bassecourt (JU). Ciblé par un brigandage, le directeur d’une entreprise horlogère a été attaqué à son domicile, où l’attendaient six personnes armées. Forçant l’homme à entrer chez lui en le menaçant, les malfrats ont alors pris toute la famille en otage et l’a emmenée en voiture jusqu’à l’entreprise dirigée par la victime.
Famille abandonnée dans une forêt
L’objectif des criminels: dérober des matières premières, notamment de l’or. Dans le cadre d’un plan bien préparé, l’équipe a attendu la fin du service de sécurité pour entrer dans les locaux de la société et y dérober les matières précieuses destinées à la production. Pendant tout ce temps, la famille restait en otage, sous la menace des armes à feu, enfermée dans un véhicule.
Les malfrats ont ensuite fui en direction de la France, au moyen de trois voitures, dont celle de l’entrepreneur, précise le Procureur général jurassien, dans un communiqué. La famille a été abandonnée dans une forêt non loin de Bourrignon, choquée mais indemne. Le véhicule familial a été laissé sur place.
Barrage forcé, un douanier blessé
Très rapidement, un important dispositif a été mis en place par la Police cantonale jurassienne et l’Administration fédérale des douanes (AFD), indique le Procureur Nicolas Theurillat. Des postes de contrôle ont été placés aux frontières de la région. Un dispositif cependant insuffisant: les deux véhicules occupés par les auteurs ont forcé le barrage installé par l’AFD à Lucelle. Dans la manœuvre, ils n’ont pas hésité à percuter un douanier, qui a été blessé à une jambe.
Des traces de leur fuite ont ensuite été retrouvées de l’autre côté de la frontière, dans les environs de Belfort (F): deux voitures carbonisées, portant des plaques françaises, ont en effet été découvertes avec, selon nos informations, au moins une arme à bord, une mitraillette MP-5.
Une enquête pénale a été ouverte par le ministère public jurassien, menée conjointement avec la police cantonale jurassienne et à l’AFD.
Collaborateurs frappés au domicile
Le début des années 2010 a été difficile pour les entreprises horlogères neuchâteloises et jurassiennes au niveau de la criminalité, impliquant de très près les travailleurs et leur famille. En 2011, c’est une société de recyclage de métaux précieux qui était la cible d’une prise d’otages de ses travailleurs durant plusieurs heures. Entre la fin 2011 et l’année 2012, à trois reprises, le même scénario s’était reproduit dans trois entreprises différentes: la conjointe du directeur était retenue en otage pour faire pression sur ce dernier. Dans un cas, l’épouse était restée séquestrée pendant plusieurs heures, le temps que le patron rentre du travail, et soit forcé d’y retourner pour ouvrir les coffres. Une vague d’attaques avait également touché en 2013 la PME Joseph Erard, touchée trois fois en un an par des séquestrations d’employés.