Cambodge – Ado autiste condamné pour avoir attaqué le gouvernement sur Telegram

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CambodgeAdo autiste condamné pour avoir attaqué le gouvernement sur Telegram

Le fils d’un opposant cambodgien a été arrêté en juin et devrait sortir de prison dans une semaine, selon sa mère.

Le Premier ministre Hun Sen dirige le Cambodge d’une main de fer depuis 1985.

Le Premier ministre Hun Sen dirige le Cambodge d’une main de fer depuis 1985.

AFP

La justice cambodgienne a condamné, lundi, le fils d’un opposant atteint d’autisme à huit mois d’emprisonnement, dont une partie avec sursis, pour avoir diffusé des messages jugés insultants envers le gouvernement sur Telegram, a-t-on appris auprès de sa mère. Kak Sovann Chhay (16 ans), atteint d’autisme, avait été arrêté en juin et placé en détention.

Le Tribunal municipal de Phnom Penh l’a condamné, lundi, à huit mois de prison – dont une partie avec sursis – pour incitation à la violence et insulte à des agents publics. «Mon fils sera libéré le 9 novembre», a déclaré sa mère, Prum Chantha. «C’est injuste pour mon fils, parce qu’il n’a pas commis les faits pour lesquels il a été condamné.» Elle a ajouté qu’elle ne ferait pas appel de la décision.

«Il voulait défendre l’honneur de la famille»

L’arrestation et la détention de l’adolescent avaient suscité l’indignation du rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme au Cambodge, Vitit Muntarbhorn. En septembre, il avait exhorté le gouvernement à le libérer, ajoutant que les enfants en situation de handicap devaient «être traités conformément à l’intérêt supérieur de l’enfant» et qu’il fallait «tout faire pour qu’il n’aille pas en prison». Le porte-parole du tribunal municipal n’a pas souhaité commenter l’affaire.

Le père de l’adolescent, Kak Komphea, était membre du Parti du sauvetage national du Cambodge, la principale force d’opposition du pays, dissoute en 2017. Actuellement en détention, il fait partie des plus de 150 opposants jugés à huis clos depuis novembre 2020, accusés d’avoir comploté pour renverser le régime. Selon Prum Chantha, son fils voulait juste défendre l’honneur de la famille après avoir été taxé de «fils de traître» dans des messages envoyés sur Telegram.

Le Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 36 ans, musèle toute opposition. Lors des dernières législatives de 2018, son parti a raflé l’intégralité des sièges au Parlement, des résultats vivement contestés.

(AFP)

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