Motocyclisme: Aegerter: «Jouer tactique? Impossible!»

Les chiffres, d’abord: Dominique Aegerter compte 17,5 points d’avance sur le Brésilien Eric Granado avant la double-finale de la Coupe F.I.M. MotoE, à Misano. Deux courses sont au programme, soit 50 points en jeu. Si Granado – son grand-papa est sorti pour la première fois du pays pour assister à cette finale! – gagne aussi bien samedi que dimanche, comme ce fut le cas en Autriche il y a deux semaines, Dominique Aegerter doit se classer une fois deuxième et une fois troisième, pour être champion. Tactique? «Dans la catégorie, c’est impossible. Assurer dans le dernier tour, par exemple, c’est risquer que trois ou quatre adversaires vous sautent dedans dans les ultimes mètres. Et comme les courses sont courtes – 8 tours, à Misano -, il n’est pas plus possible d’assurer au début, pour imaginer garder des réserves pour la fin. Non, la seule tactique, c’est la règle d’or de la catégorie: faire le nécessaire lors des deux séances d’essais libres du vendredi pour m’assurer une place directe dans Q2 (la phase finale des qualifications) puis, faire le job en Q2 pour me qualifier en première ligne. J’ai vu en Autriche (5e sur la grille) que c’était tout de suite plus compliqué quand on s’élançait de la seconde ligne.»

Ils sont donc deux aux prises pour le sacre, Dominique Aegerter et Eric Granado. Quid du jeu des autres, comme l’équipier de Granado, Miquel Pons? Voire les Italiens Matteo Ferrari et Mattia Casadei? «Les trois sont en bagarre pour la troisième place finale du championnat. Ce qui veut dire que pour la première course du week-end, celle de samedi, ils joueront le tout pour le tout, en ne pensant qu’à eux. Bien sûr que sur le papier, Granado peut espérer compter sur l’appui de son voisin de stand, mais sur la piste, spécialement dans des courses aussi courtes, aussi vives, tu es seul sur ta moto», ajoute Aegerter.

C’était le 24 octobre dernier. Ici même, sur ce «World Circuit Marco Simoncelli», à Misano. Fabio Quartararo était officiellement sacré champion du monde MotoGP. À nouveau en tête cette année – 32 points d’avance sur Aleix Espargaró, 44 sur Francesco Bagnaia -, le Français adore ce tracé, mais il sait aussi qu’il aura fort affaire face à huit Ducati et deux Aprilia très compétitives. Pour le Français, le travail ne se terminera pas dimanche après la course. Mardi et mercredi, en effet, les teams MotoGP testeront en Italie – on devrait revoir Marc Márquez en piste – et Quartararo est impatient de découvrir, à cette occasion, le premier prototype Yamaha 2023, «et particulièrement le nouveau moteur», souligne le champion du monde.

Il n’y a pas de date limite dans le mercato des pilotes de GP, mais les choses se sont précipitées depuis le GP d’Autriche. Chez Ducati, c’est Enea Bastianini qui sera l’équipier de Francesco «Pecco» Bagnaia dans le team «factory»; c’est dire que l’équipe Pramac sera encore composée de Jorge Martin et Johann Zarco. C’est officiel aussi: le champion du monde 2020, Joan Mir, sera l’équipier de Marc Márquez ces deux prochaines années dans le team officiel Honda. Et la seconde équipe Aprilia (RNF) alignera le Portugais Miguel Oliveira et l’Espagnol Raúl Fernández, tous deux en provenance de KTM. Deux dernières incertitudes: Takaaki Nakagami conservera-t-il sa place dans le team LCR-Honda aux côtés du nouveau venu Alex Rins et qui épaulera Pol Espargaró dans le team GasGas-Tech 3? C’est Augusto Fernández, qui joue actuellement le titre Moto2 avec Ai Ogura, qui est le mieux placé pour rejoindre l’équipe du Français Hervé Poncharal.

«Aujourd’hui, je ne peux pas m’arrêter de sourire. Après d’immenses efforts, je suis de retour sur une moto. Merci à tous ceux qui m’ont poussé!»: c’était il y a quelques jours, sur le circuit du Motorland, en Aragón. Marc Márquez a aligné les kilomètres au guidon d’une Honda CBR600RR (type Supersport). Mardi et mercredi, deux jours de tests importants en vue du 2023 sont programmés à Misano.

Suzuki se retirera du MotoGP l’an prochain, mais le troisième constructeur japonais alignera une troisième GSX-RR lors du GP du Japon, le week-end du 25 septembre à Motegi. C’est l’un des pilotes de test de la marque, Takuya Tsuda (39 ans), qui aura l’honneur d’écrire une page historique de la marque, celle de son ultime présence au Japon dans la catégorie reine du sport motocycliste mondial. Ce week-end, c’est un autre Japonais, Kazuka Watanabe, qui remplace Joan Mir, blessé en Autriche.