Allemagne: Limogeage facilité de fonctionnaires jugés extrémistes à l’étude

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AllemagneLimogeage facilité de fonctionnaires jugés extrémistes à l’étude

Le gouvernement tire les leçons du récent démantèlement d’un réseau d’extrême droite et réfléchit à durcir la législation sur le port d’armes.

L’Allemagne veut faciliter le limogeage de fonctionnaires jugés «ennemis» de la démocratie et réfléchit à durcir sa législation sur le port d’armes, a annoncé mercredi, la ministre de l’Intérieur, après le démantèlement d’un réseau qui projetait un coup d’État. «Nous ne voulons pas que des extrémistes mettent en danger notre démocratie de l’intérieur, au sein même du service public», a déclaré Nancy Faeser, devant la presse.

Il y a une semaine, la police a démantelé une cellule nourrie à l’idéologie des «Reichsbürger», les «Citoyens du Reich», une mouvance qui ne reconnaît pas la République et a pris de l’ampleur avec les restrictions sanitaires contre le Covid-19. Selon le parquet fédéral, ce groupuscule envisageait de faire un putsch, avec comme point d’orgue la prise du Parlement.

Projet de loi

Parmi les 25 comploteurs présumés interpellés figurent une juge, ancienne députée de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti d’extrême droite allemand, d’actuels et anciens officiers de la Bundeswehr (l’armée allemande) ainsi que des fonctionnaires de police. Notamment, selon la presse, un ancien commissaire de police de Hanovre déjà suspendu pour ses idées extrémistes et un policier de la même ville chargé des enquêtes sur l’extrême droite.

Concrètement, Mme Faeser a dit préparer un projet de loi en vue de modifier le droit disciplinaire, afin de «pouvoir à l’avenir retirer plus rapidement du service public les ennemis de la Constitution», préconisant de recourir à des décrets plutôt que d’engager des procédures devant les tribunaux. La ministre sociale-démocrate souhaite aussi un durcissement de la législation sur le port d’armes, déjà envisagé dans le contrat de la coalition gouvernementale. «Les armes de guerre semi-automatiques n’ont rien à faire dans les mains des personnes privées», a-t-elle jugé.

Les négociations s’annoncent néanmoins ardues, le ministre de la Justice libéral, Marco Buschmann, s’étant déjà déclaré opposé au projet. Les perquisitions effectuées dans toute l’Allemagne avaient permis de découvrir des armes allant de l’arbalète jusqu’à des fusils et des munitions.

Financement de la lutte contre la haine

Le gouvernement a par ailleurs adopté mercredi une loi, préparée de longue date, qui garantit des financements durables aux groupes de la société civile œuvrant contre la haine et la violence. Auparavant, Ils étaient financés en fonction des projets qu’ils lançaient. Pour Mme Faeser, cette loi permet «d’agir de façon préventive» contre l’extrémisme. «Nous sommes une démocratie qui se défend, soutenue par tous», a réagi de son côté le chancelier allemand Olaf Scholz, après l’adoption du texte. «Ceux qui veulent diviser, ceux qui prévoient un coup d’Etat violent, doivent compter avec nous», a-t-il prévenu sur son compte twitter.

(AFP)

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