Législatives françaises: Le gouvernement devrait être remanié

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Législatives françaisesLe gouvernement devrait être remanié

Plusieurs politiciens français de gauche et d’extrême-droite pensent notamment qu’il faut changer de Premier ministre, suite à la «défaite» des «macronistes».

Pour certains politiciens,  la Première ministre Elisabeth Borne «devrait partir».

Pour certains politiciens,  la Première ministre Elisabeth Borne «devrait partir».

AFP

Dimanche soir, le gouvernement d’Emmanuel Macron s’est trouvé privé de sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, une situation pratiquement inédite qui ouvre une période d’incertitude et d’instabilité. Sa coalition ne conserve que 245 sièges sur 577, à l’Assemblée nationale, loin de la majorité absolue de 289. Et surtout, le vote a été marqué par la percée sans précédent de l’extrême droite de Marine Le Pen, avec 89 députés, et le regain de la coalition de gauche emmenée par Jean-Luc Mélenchon, qui a fait élire 131 députés. Pour plusieurs politiciens issus de ces formations politiques, il faut remanier le gouvernement.

Remaniement en vue

Pour Manuel Bompard, un des dirigeants de LFI, «Mme Borne devrait partir». «Le gouvernement tel qu’il a été constitué par Emmanuel Macron ne peut continuer à gouverner comme si de rien n’était», a-t-il affirmé, lundi, sur BFMTV. Formé le 20 mai, le gouvernement devrait au minimum être sérieusement remanié, en raison notamment de la défaite dans les urnes de trois de ses membres, dont les ministres de la Transition écologique et de la Santé.

Elisabeth Borne «est trop affaiblie pour pouvoir rester à Matignon. Il y a un choix de Premier ministre crucial à faire qui permette une continuité politique et une stabilité politique qu’aujourd’hui elle n’aura pas», a également estimé Louis Aliot, un dirigeant du Rassemblement national (RN). Sur France Inter, ce dernier s’est prononcé, «vu les difficultés du pays, vu la rage d’un certain nombre» de Français, en faveur d’»un gouvernement d’union nationale pour préparer des échéances majeures en matière de pouvoir d’achat, de sécurité ou de retraites», mais a dit ne pas croire qu’Emmanuel Macron s'engagerait dans cette voie.

Motion de censure

Concrètement, soit la coalition d’Emmanuel Macron réussit à conclure un accord de gouvernement avec d’autres partis, à l’image de ce qui se fait en Allemagne, soit elle négocie ponctuellement les textes qu’elle veut faire adopter, pour combler les 44 sièges qui lui manquent pour atteindre la majorité absolue. Si l’idée d’un accord de gouvernement évoquée par certains dirigeants de droite a été rejetée par la direction des LR, le débat pourrait se rouvrir au sein du parti, qui s’est engagé à ne pas se livrer à un blocage systématique.

«Nous avons fait campagne dans l’opposition, nous sommes dans l’opposition, nous resterons dans l’opposition», a affirmé le chef du parti, Christian Jacob. Le secrétaire général du parti, Aurélien Pradié, a d’ailleurs indiqué lundi matin qu’il ne voterait pas la motion de censure que veut déposer la formation de M. Mélenchon, dès la déclaration de politique générale de Mme Borne, prévue le 5 juillet, pour renverser le gouvernement. «Il n’est pas question, pour ma part, que je vote un projet de gouvernement commun avec La France insoumise», (LFI) a dit M. Pradié sur Franceinfo. «Je ne me sens pas les mêmes valeurs républicaines et je ne me sens pas le même projet pour l’avenir de notre pays», a-t-il expliqué.

«Garantir la stabilité»

«Nous travaillerons dès demain (lundi, ndlr) à construire une majorité d’action», a déclaré la Première ministre, Elisabeth Borne, après l’annonce des résultats, estimant qu’il n’y a «pas d’alternative à ce rassemblement pour garantir la stabilité».

«On nous trouvera toujours pour essayer d’embarquer avec nous, de convaincre surtout, les modérés qui sont présents dans ce Parlement, de nous suivre», a encore déclaré la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, lundi matin, à la radio France Inter. «Il va falloir de l’imagination, de l’audace, de l’ouverture, où il faudra» et à destination de «tous ceux qui veulent faire avancer le pays», a-t-elle ajouté.

Le mandat de cinq ans des députés ne commence officiellement que mercredi. D’ici là, les nouveaux élus, parmi lesquels d’emblématiques novices en politique comme Rachel Kéké, ancienne femme de chambre devenue députée de gauche, doivent venir s’enregistrer et récupérer leur mallette de député contenant l’écharpe tricolore.

(AFP)

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