Trail running: En montagne, «les coureurs sont conscients qu’ils ne vont pas à la plage»

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Trail runningEn montagne, «les coureurs sont conscients qu’ils ne vont pas à la plage»

La sécurité des parcours du trail Verbier St-Bernard occupe plus d’une trentaine de personnes dont le responsable Matthieu Girard. Lui est conscient de l’humilité à avoir face à la nature.

Rebecca Garcia
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Rebecca Garcia
Le paysage alpin auquel les coureurs se confrontent.

Le paysage alpin auquel les coureurs se confrontent.

Verbier St-Bernard 2022 / Melody Sky

Il paraît que la montagne, ça vous gagne. C’est toutefois elle qui gagne toujours à la fin, même si les organisateurs des courses de trail running mettent tout en œuvre au niveau de la sécurité. «La nature est plus forte que nous», affirme Henry Hess, président du comité d’organisation du Tour des Alpages, qui a lieu à Anzère. «Les coureurs sont conscients qu’ils ne vont pas à la plage», complète Matthieu Girard, responsable des parcours de Verbier St-Bernard.

Dès vendredi les coureurs se sont lancés sur des tracés de 25 à 140 kilomètres au départ de la station bagnarde. «Nous effectuons un repérage une semaine avant la course, pour constater le niveau de la neige», poursuit le membre du comité d’organisation, très au fait des coins les plus sensibles. 35 personnes sont affectées au balisage des différents parcours. Des outils technologiques, le dispositif sanitaire ou encore une personne balai permettent de réagir rapidement en cas d’accident.

De la chance jusque-là

«Il n’y a jamais eu de cas grave, rassure Matthieu Girard. Mais nous avons eu des entorses, des cassures, de l’épuisement ou encore de la déshydratation.» Des pépins très connus dans ce sport. Selon des chiffres de la SUVA, 6900 accidents liés au trail running surviennent chaque année. 40% d’entre eux consistent en des luxations, des entorses, des foulures ou des lésions musculaires ou ligamentaires de la cheville et du pied. «Plus des ¾ de ces accidents sont les conséquences de faux pas, de trébuchements ou de chutes», précise l’assurance.

Anzère aussi a jusque-là échappé à la tragédie. «Les gens ont l’habitude, ils savent qu’ils ne vont pas en plaine mais à la montagne», souligne Henry Hess. Entraînés, prudents mais aussi respectueux et humbles face à la nature, les coureurs savent où ils mettent les pieds.

Pour autant, difficile d’être totalement tranquille. «J’arrive à dormir la nuit, mais je suis content quand tout le monde est rentré», concède Matthieu Girard. Pour lui, le risque zéro n’existe pas. Un drame comme le décès accidentel d’un participant lors de l’épreuve de la PTL (Ultra Trail du Mont-Blanc) en 2022 ou un malaise cardiaque comme celui qui a tragiquement eu lieu lors du Grand Raid 2022 sont des choses qui arrivent dans le sport. «Statistiquement, ça nous pend au nez.» D’autant plus que le plus long des parcours représente quelque 140 kilomètres. Il est né de la volonté de mettre la région en valeur. «Il est assez difficile, mais permet de faire découvrir le pays aux gens.»

«Les gens ont l’habitude, ils savent qu’ils ne vont pas en plaine mais à la montagne.»

Henry Hess, président du Tour des Alpages

Toujours est-il que tous les efforts sont consentis pour cadrer l’événement. Le tracé est balisé, les arbres tombés ou les éboulements sont évacués ou entraînent des déviations du parcours et les coureurs se doivent d’amener le matériel obligatoire. À Anzère, il s’agit notamment d’une couverture de survie, d’une veste et d’un sifflet. «Attention, on contrôle!» prévient Henry Hess, impatient de donner le départ le 15 juillet prochain. «N’oubliez pas de dire que le président se réjouit d’accueillir tout le monde au soleil.»

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