Wimbledon 2023Le temple du tennis est aussi le temple de la consommation
À Church Road, il n’y a pas que les stars du tennis dont raffolent les visiteurs. Les produits dérivés font partie des attractions les plus prisées.


Le Wimbledon Shop, une des attractions les plus courues du Grand Chelem londonien, pour le plus grand bonheur des organisateurs.
DRÀ suivre le flot des spectateurs depuis l’entrée, c’est là qu’il s’engouffre le premier. Le «Wimbledon Shop», temple de la consommation tennistique, occupe une partie du rez-de-chaussée du Court No 1: impossible de le rater. Très vite, des colonnes de curieux se forment: elles ne mènent pas aux tribunes de la deuxième plus grande enceinte du site, mais bien à la boutique officielle. Qui plus est en ce jour de bruine typiquement britannique, l’attraction fait fureur auprès du public.
«Il faut se dépêcher pour arriver tôt en début du tournoi, car très vite les produits emblématiques sont en rupture de stock»
«Il faut se dépêcher pour arriver tôt en début du tournoi, car très vite les produits emblématiques sont en rupture de stock, commente Marta, Écossaise à la cinquantaine fringante et à la robe fleurie. C’est la deuxième fois que je viens à Wimbledon, et cette fois je veux avoir le choix dans les souvenirs que je peux ramener pour toute ma famille.»
À l’intérieur du magasin, où les «bips-bips» de la caisse enregistreuse crépitent, une foule de petites mains s’active pour que chaque client se sente important, dans un accueil très britannique - un porte-monnaie sur patte, ça se bichonne. Pour le tournoi, la manne financière des produits dérivés est considérable. La marque Wimbledon permet de dégager un chiffre d’affaires annuel de plus de 200 millions de francs.
Parmi les best-sellers, on retrouve les linges de bain, les mêmes que ceux utilisés par les joueuses et joueurs sur le terrain, mais également bien d’autres modèles, qui se vendent chaque année à près de 30’000 exemplaires, au tarif moyen de 40 livres pièce (45 francs suisses). Pareil pour les tee-shirts affichés à peu près au même prix (20’000 exemplaires vendus), les porte-clés (15’000) ou autres parapluies (10’000), météo britannique oblige, qui cartonnent au hit-parade des ventes.

Les linges sont particulièrement prisés par les visiteurs. Et comme il y en a chaque année un nouveau modèle, on peut s’amuser à les collectionner. Pas folle, la guêpe!
DRDes tenues plus sophistiquées, dont les collections sont renouvelées chaque année, sont également disponibles. On aurait presque craqué sur ce pull old-school, logo historique brodé sur le cœur: pas loin de 100 livres, ça fait réfléchir. Alors on se rabat sur cet aimant à 5 livres, qui sera du plus bel effet sur le réfrigérateur familial. À côté de nous, un vieux monsieur s’affaire à analyser chaque porte-clé. «Je les collectionne, marmonne-t-il. Alors je regarde s’il y en a des nouveaux cette année. C’est le problème des collections, une fois qu’on a commencé, on n’arrive plus à s’arrêter…»

Le présentoir des porte-clés est sans cesse réalimenté.
DREt puis il y a tout le reste, dont on ne soupçonnait même pas la possibilité de tirer des produits dérivés. Vaisselles, nappes, panier de pique-nique, gants de cuisine, bougies parfumées (senteur fraise à la crème, of course)… Ici, la déclinaison du logo du plus prestigieux tournoi de tennis du monde n’a que le ciel pour limite.

Si vous n’avez pas encore votre service à thé estampillé Wimbledon, c’est le moment d’y remédier.
DROutre le magasin principal, un réseau de boutiques secondaires quadrille les allées du complexe: impossible d’échapper à la fièvre consumériste. Une autre enseigne attire notre attention. Celle-ci est différente des autres. C’est la boutique officielle Ralph Lauren, partenaire vestimentaire du tournoi. Là, les prix grimpent encore d’un cran. Comptez 300 livres pour un pull, 170 livres pour un polo, 135 livres pour un bob. Mais ici non plus, les files d’attente ne désemplissent pas.

Que diriez-vous d’un chapeau? Il pleut dehors mais le temps peut très vite tourner au sud de Londres.
DRÀ Wimbledon, rien ne se perd, tout se transforme en or. Ainsi les balles usagées sont disponibles à la vente - le plus souvent elles sont encore en excellent état. Et qui sait, peut-être que Djokovic ou Swiatek ont joué avec! Il vous en coûtera 3 livres pour la boîte de trois petites balles jaunes. L’offre est clairement parmi les plus prisées, car une des moins mauvaises affaires du tournoi. Pour lui aussi, rassurez-vous. Au total, ce sont plus de 50’000 balles Slazenger qui sont utilisées sur la durée du «Championship».