Procès des attentats de Bruxelles: Les débats à nouveau perturbés: «La situation est intenable»

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Procès des attentats de BruxellesLes débats à nouveau perturbés: «La situation est intenable»

La question des conditions de transfert des détenus vers le Palais de justice a continué de parasiter les audiences, mardi, lors de la reprise du procès.

Fin décembre, l’État a reçu l’ordre de cesser les fouilles à nu systématiques des accusés détenus.

Fin décembre, l’État a reçu l’ordre de cesser les fouilles à nu systématiques des accusés détenus.

AFP

Le procès des attentats jihadistes de 2016 à Bruxelles a repris mardi devant un box des accusés à nouveau à moitié vide. Plusieurs avocats de la défense ont reproché au ministre de la Justice de ne pas respecter une décision rendue le 29 décembre par un juge des référés. Celui-ci a ordonné à l’État de cesser les fouilles à nu systématiques des accusés détenus.

Celles-ci ont été considérées comme contraires à la Convention européenne des droits de l’homme, dans le cadre d’un litige examiné parallèlement au procès d’assises mais qui perturbe l’audience depuis son ouverture, il y a un mois. «La décision est exécutoire. Même si l’État belge fait appel, il doit l’appliquer», a déclaré Delphine Paci, qui défend Salah Abdeslam. Elle a expliqué que son client s’était vu à nouveau demander «des génuflexions» mardi matin en prison, afin de vérifier que ses parties intimes ne cachent pas un objet dangereux.

Un mois pour interjeter appel

Le jihadiste français a refusé de s’exécuter et n’a donc pas été amené au Palais de justice. Même scénario pour deux coaccusés détenus; Bilal El Makhoukhi et Ali El Haddad Asufi, ont déploré leurs avocats. Mohamed Abrini était présent mardi, mais son avocate a assuré également que la procédure des fouilles n’avait pas été modifiée. Me Laura Pinilla a dénoncé une «violation des droits» de son client et menacé de quitter le procès. «La situation est intenable» a lâché Me Jonathan De Taye, qui défend El Haddad Asufi.

«J’ai rarement vu un ministre ne pas appliquer une décision de justice», a renchéri un autre avocat de la défense. L’État belge dispose d’un délai de huit jours pour adapter son dispositif, d’après le texte de l’ordonnance rendue jeudi dernier. Joint par l’AFP, Me Bernard Renson, avocat de l’État belge, a refusé de s’exprimer sur ses intentions. L’État dispose par ailleurs d’un mois pour interjeter appel de l’ordonnance s’il la conteste sur le fond.

Le 22 mars 2016, des attentats-suicides revendiqués par le groupe État islamique (EI) avaient fait 32 morts et plusieurs centaines de blessés à l’aéroport et dans le métro de la capitale belge. À ce procès sept hommes comparaissent détenus et deux autres libres. Un dixième homme, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut. Avec trois heures de retard sur le programme, les débats se poursuivaient à la mi-journée avec l’audition des enquêteurs. Le procès doit durer jusqu’à l’été.

(AFP)

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