Football - «Ainsi se termine le miracle Mancini»

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Football«Ainsi se termine le miracle Mancini»

Les médias italiens ne sont pas tendres avec le sélectionneur italien et ses joueurs, au lendemain de l’échec de Belfast qui a permis à la Suisse de terminer à la première place du groupe C. Revue de presse.

Renaud Tschoumy
par
Renaud Tschoumy
Toute la solitude de Roberto Mancini à Belfast…

Toute la solitude de Roberto Mancini à Belfast…

AFP

«L’Italie de Wembley n’est plus qu’un lointain souvenir: il faut retrouver une âme, une unité et des sourires», c’est par ce titre que l’éditorialiste de la Gazzetta dello Sport Andrea di Caro stigmatise l’échec italien dans cette campagne de qualification pour la Coupe du monde 2022.

«Il s’est passé à peine plus de quatre mois depuis le 11 juillet, jour de la finale contre l’Angleterre, mais cette période ressemble à une éternité, poursuit notre confrère italien. L’Italie qui a «jouotté» dans ces qualifications n’est qu’une parente éloignée de celle qui avait été sacrée championne d’Europe.»

Le journaliste ajoute: «Bien sûr, l’Italie a manqué deux penalties contre la Suisse qui, s’ils avaient été transformés, nous auraient qualifiés directement pour le Qatar. Mais il serait faux et réducteur de se cacher derrière cette excuse. La vérité, c’est que l’Italie a perdu en chemin ce mélange de mentalité, d'unité, de conviction, de colère, de volonté, de compacité, d'enthousiasme, de désir d'émerveiller et de capacité à se battre, à défendre et à attaquer à onze: tout ce qui avait caractérisé le voyage européen. Nous voilà obligés de passer par les play-off en mars pour ne pas rater un Mondial pour la deuxième fois consécutive.»

En Une, le quotidien sportif milanais a cependant voulu s’accrocher à une lueur d’espoir: «Quel cauchemar (mais ce n’est pas fini)».

De son côté, le Corriere dello Sport souligne l’attitude du sélectionneur Roberto Mancini, qui a interdit à ses joueurs de s’exprimer et les a renvoyés au vestiaire sitôt après la fin du match, à Belfast. «La surprise de Mancini, personne ne parle: tout le monde au vestiaire», titre le quotidien sportif romain.

Le journaliste décrit la scène: «Après le coup de sifflet final, Mancini n'a pas perdu de temps et a demandé à toute l'équipe de retourner immédiatement au vestiaire pour leur parler. Bonucci et Berardi, qui devaient répondre aux interviews pour la RAI, ont également été rappelés. L'entraîneur de l'équipe nationale a ensuite détaillé ce qu’il avait dit à ses joueurs: ‘Je leur ai dit que maintenant, on ne pouvait plus rien faire, sinon se concentrer sur les matches du mois de mars.’»

«Quelle désillusion!», titre de son côté Tuttosport sur son site Internet. «Résultat retentissant à Windsor Park. L'Italie a été tenue en échec 0-0 par l'Irlande du Nord. Elle se fait ainsi devancer par la Suisse, terminant deuxième du groupe C. (…) Les champions d'Europe ont été supérieurs dans le jeu, mais ils ne sont jamais parvenus à se montrer dangereux face à la défense compacte et fermée des Irlandais. Jamais ils n’ont réussi à débloquer la situation. Au contraire: c’est Bonucci qui a sauvé sur sa ligne une occasion nord-irlandaise à la 90e minute!»

Le Corriere della Sera évoque déjà la fin d’un cycle: «Ainsi se termine le miracle Mancini», titre le quotidien généraliste milanais. «Tout ce que nous avons fait, le titre européen, le record de matches sans défaite, tout cela n'a pas suffi à changer ce triste second semestre, poursuit-il. Nous avons tout simplement disparu, et nous sommes de retour à la normale. Il y a quatre ans, Mancini avait changé la mentalité du jeu. Il l’avait rendu simple et de qualité, un petit miracle qui semblait nous faire prendre des années d'avance sur les autres. Mais ce n'était pas vrai. Ce jeu n’existe plus, comme s’il était rattrapé par l’histoire. Nous sommes redevenus ennuyeux et impuissants. Il ne manque pas seulement un avant-centre, il manque des joueurs qui construisent et qui créent. Il manque tout simplement de la force de caractère.»

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