MotocyclismeQuartararo: première balle de match
Le Français peut s’assurer dès dimanche son premier titre mondial en MotoGP. S’il termine le GP d’Emilie Romagne devant «Pecco» Bagnaia, ce sera fait!

52 points d’avance, il en reste 75 en jeu. Si, dimanche, Fabio Quartararo bat «Pecco» Bagnaia, le Niçois aura réglé l’affaire, alors qu’il restera encore deux courses (Portimão II et Valence).
Comment est-il, lui qui a tant évolué psychologiquement ces quinze derniers mois? «Honnêtement, je me sens bien. Mon esprit est totalement concentré sur la course, pas sur le championnat. Mais bon, je sais très bien que dimanche peut devenir un jour très spécial», explique le Niçois.
A Misano, ce week-end, c’est néanmoins son dernier adversaire pour le titre, Bagnaia et sa Ducati, qui font logiquement figures de favoris. Rapport, bien sûr, à la démonstration que «Pecco» avait signée il y a tout juste un mois sur ce même circuit. Et puis, il y a la météo, qui pourrait bien tout chambouler: il fait beaucoup plus frais sur la Riviera qu’il y a quatre semaines et la pluie est attendue, spécialement vendredi et samedi pour les essais. «Jusqu’à quel stade prendre des risques dimanche? Je ne me suis encore jamais retrouvé dans une telle situation», explique encore Quartararo. Qui sait pourtant très bien que la meilleure défense, c’est bien souvent l’attaque.
Les adieux italiens de Rossi
«C’est étrange, voici mes seconds adieux à Misano, c’est une belle possibilité pour les fans italiens»: Valentino Rossi devine qu’il y aura de l’émotion, dimanche, à la fin de ce qui sera sa dernière apparition de pilote, en Italie.
Son héritage? Il existe déjà, via Bagnaia, Morbidelli, Marini, demain Bezzecchi, Migno et les autres. Son testament? «Quand tu pratiques un sport à haut niveau aussi longtemps, tu apprends beaucoup de choses qui te serviront toute ta vie. Prenons notre discipline, la moto: nous sommes seuls en selle, mais sans une équipe, le meilleur des pilotes n’arrive à rien. Et une équipe, lorsqu’on évolue à ce niveau, n’est formée que de gens de très haut niveau, des «têtes», des ingénieurs, aux côtés desquels on ne peut que progresser en tant qu’homme.»
La phrase du jour: Marc Márquez
«Je fais mon propre championnat. A chaque course, je me fixe de nouveaux buts et si je les atteints, je me donne un bon point»: l’octuple champion du monde n’est pas encore redevenu le Marc Márquez d’avant, mais il s’en approche.
Darryn Binder: de la Moto3 à la MotoGP

C’est désormais officiel: le Sud-Africain Darryn Binder deviendra le deuxième pilote, après Jack Miller, à passer directement de la Moto3 à la classe-reine. Son engagement dans le team satellite Yamaha (ex-Petronas) aux côtés d’Andrea Dovizioso est acté: «Pour le moment, tout cela me semble encore très irréel», explique le jeune frère de Brad, pilote officiel KTM. «Je lui ai déjà posé beaucoup de questions et j’en ai encore énormément en réserve», sourit Darryn.
MotoE: Ducati dès 2023!
On ne sait pas encore si Dominique Aegerter poursuivra, l’an prochain, sa campagne en MotoE, ce que l’on sait désormais, c’est que dès 2023, c’est Ducati qui sera le fournisseur unique pour la catégorie, le contrat avec Energica, l’actuel constructeur des MotoE, se terminant à la fin de la saison prochaine.
Le contrat qui lie Ducati à MotoGP sera valable pour quatre saisons, de 2023 à 2026. CEO de la holding Ducati, Claudio Domenicali est clair dans ses propos: «Aujourd’hui, personne ne peut affirmer qu’à l’horizon 2030, il n’y aura que des motos électriques. Mais il est du devoir d’une entreprise comme la nôtre d’étudier toutes les possibilités et quoi de mieux que la course pour le faire?»
Si on ne connaît pas l’entier du cahier des charges dicté par le promoteur du championnat et la Fédération internationale, on en devine au moins un point essentiel: «Le poids. Notre but sera de proposer la moto la plus légère possible», reprend Claudio Domenicali, qui estime même qu’une partie du travail électronique réalisé sur les MotoGP actuelles serviront le projet MotoE.
«La motorisation électrique est moins complexe à appliquer en automobile que sur une moto. Mais ce défi nous intéresse»
Membre d’un groupe mondial qui comprend notamment les marques automobiles Audi, Porsche et Lamborghini, Ducati va aussi bénéficier d’une déjà longue expérience dans le domaine de la motorisation électrique. Claudio Domenicali, encore: «J’ai testé récemment une voiture dont le moteur développe la puissance de 1000 kW; eh bien, je peux vous dire que jamais encore je n’avais ressenti de telles sensations.»
Seul problème et le CEO de Ducati, qui est d’abord un formidable ingénieur, le sait parfaitement: «La motorisation électrique est moins complexe à appliquer en automobile que sur une moto. Mais ce défi nous intéresse.»