Guerre en UkrainePoutine réunit son conseil de sécurité
Après avoir qualifié l’explosion sur le pont de Crimée d’«acte terroriste», le président russe rassemble ce lundi ses principaux ministres et représentants des services de sécurité et de l’armée.

Vladimir Poutine est en grande difficulté dans son conflit contre l’Ukraine.
AFPVladimir Poutine réunit lundi son conseil de sécurité. Dimanche, le président russe a accusé Kiev d’avoir commis un «acte terroriste» en organisant l’explosion qui a partiellement détruit samedi, le pont de Crimée. «Les auteurs, les exécutants et les commanditaires sont les services secrets ukrainiens», a résumé dimanche, Poutine, à l’issue d’une réunion avec le chef du Comité d’enquête russe, selon une vidéo diffusée par le Kremlin. «Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un acte terroriste visant à détruire une infrastructure civile russe d’importance critique», a-t-il ajouté.
C’était la première réaction de Vladimir Poutine à l’explosion survenue samedi, un nouveau revers majeur pour la Russie au moment où ses forces sont en difficulté en Ukraine. Le Kremlin a indiqué que le président russe convoquait lundi son conseil de sécurité, qui rassemble les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée russes.
«Mal absolu»
Kiev n’a ni confirmé ni démenti son implication. Le président Volodymyr Zelensky s’est contenté d’ironiser dans une vidéo sur le temps «nuageux» samedi en Crimée – allusion probable à la fumée de l’incendie – «bien qu’il y faisait également chaud». Il a promis dans la même vidéo une Crimée «sans occupants». Zelensky a également qualifié les militaires russes de «terroristes», après des frappes sur des immeubles d’habitation de Zaporijjia, ville du sud de l’Ukraine, qui ont fait entre 12 et 17 morts selon les bilans, trois jours après de précédents bombardements qui y avaient fait 17 morts.
«Aucun sens. Le mal absolu. Des terroristes et des sauvages. Depuis celui qui a donné cet ordre jusqu’à celui qui l’a exécuté», a écrit le président ukrainien sur son compte Telegram. Cette frappe russe «a détruit des appartements privés, où des gens vivaient, dormaient sans attaquer personne».
Reprise du trafic
Quelques heures après l’énorme explosion sur le pont de Crimée, samedi, le trafic automobile et ferroviaire y avait repris partiellement. Les poids lourds ont cependant été renvoyés vers des ferries dans un premier temps. La déflagration a fait s’effondrer sur plusieurs travées l’une des voies routières de ce pont construit à grands frais, inauguré par Vladimir Poutine en 2018. Un convoi ferroviaire de wagons-citernes de carburant a en outre pris feu.
Le ministère russe des Transports a assuré dimanche que les trains de passagers «circulaient selon le plan habituel». Les autorités russes avaient dès samedi attribué l’explosion à un camion piégé dont le propriétaire est un habitant de la région russe de Krasnodar. Kiev avait menacé à plusieurs reprises de frapper ce pont symbole de l’annexion de la Crimée, qui sert aussi à l’approvisionnement des troupes russes en Ukraine.
Selon les enquêteurs, l’attaque a fait trois morts: le conducteur du camion ainsi qu’un homme et une femme qui circulaient en voiture. L’armée russe, en difficulté sur le front de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a affirmé samedi que l’approvisionnement de ses troupes n’était pas menacé.