Hockey sur glaceAsselin: «Rendre la défaite acceptable»
Auteur de deux des trois derniers buts du HC Ajoie, Guillaume Asselin retrouve la forme après de longues semaines à soigner ses adducteurs. C’est là l’un des rares enseignements positifs à retirer de la dernière semaine des Jurassiens.

Le retour en forme de Guillaume Asselin est l’un des rares enseignements positifs à retirer de la dernière semaine du HC Ajoie.
Jonathan Vallat/freshfocus«Vu ce qu’il s’est passé lors des deux derniers matches, on se devait de sortir comme des lions. On le devait à nos supporters, tellement incroyables en toutes circonstances.» Dans les circonstances actuelles, troublées, Guillaume Asselin et ses partenaires se devaient de répondre et de relever la tête vendredi lors de la venue de Rapperswil. Pour prouver à leur public qu’ils ne sont pas résignés.
Parce qu’autant à Langnau samedi dernier (défaite 8-2) qu’à Bienne mardi (revers 8-1), les hockeyeurs ajoulots ont signé collectivement un acte de renonciation. Ils ont abandonné leur droit d’y croire, de se battre. «Perdre de cette manière est inexcusable.» Inexcusable: l’ailier québécois accentue chaque syllabe pour révéler plus fermement encore le caractère inadmissible de ces contre-performances.
Des adducteurs qui grincent
Face à Rapperswil, les lions de Porrentruy ont sorti les griffes dès les premiers coups de patins. Dix minutes intensives, ponctuées d’une ouverture du score. Au fil des minutes, l’emprise sur le jeu s’est néanmoins progressivement atténuée. Leur secteur offensif, avec trop d’éléments actuellement en méforme, n’a pas tenu la cadence. Auteur de l’unique réussite de son équipe en semaine à Bienne – le 1-1 sur le premier envoi ajoulot du match – Guillaume Asselin a pourtant donné l’illusion qu’un septième succès était possible face à la formation en forme du moment.
Son 2-1 de la 33e minute, une reprise foudroyante sur un service de Thibault Frossard, a rappelé que l’ancien buteur du HC Sierre n’avait rien perdu de ses facultés de finisseur après un mois et demi d’absence (8 matches disputés jusqu’à présent). Guillaume va mieux, même s’il s’astreint toujours à des séances de physiothérapie. Ses adducteurs sont remis, oui, «mais ils grincent toujours un peu. Je n’ai pas retrouvé l’élasticité que je devrais avoir. C’est la vie, je bataillerai avec. Pour être à nouveau à 100%, il faudra sans doute attendre la saison prochaine.»
Décision difficile à comprendre
Comme le 2 octobre dernier face à Langnau (une rupture brillamment conclue), sa troisième réalisation de l’exercice est à ranger dans la catégorie des goals à haute valeur esthétique. «Seul marquer compte, qu’importe si ces buts sont spectaculaires. Si les prochains s’avèrent dégueulasses mais qu’ils offrent une victoire au bout, je m’en accommoderai.»
Celui de Bienne, celui de vendredi aussi, n’ont rien apporté d’un point de vue comptable. La faute à ces débuts de période foirés, un souci récurrent chez la lanterne rouge. «C’est un problème, évidemment. Il est mental, on doit être prêts d’entrée à 100%, mettre le puck en zone adverse, raccourcir les présences afin de ne pas se faire «embouteiller» dans notre zone. Il faut en parler et régler cela. Là, on manque encore d’attention. Ça coupe les jambes, ça fait mal», convient l’attaquant, qui ne peut également passer sous silence les décisions arbitrales contestables du troisième tiers qui ont pesé sur l’issue du match. «La pénalité sifflée contre Bastien Pouilly (qui amènera le 3-2 de Zangger à la 52e minute), je ne l’ai pas comprise.»
Jouer plus simple
Il résume: «Quand j’entends le coup de sifflet, jamais je n’imagine que cela puisse être pour une punition à notre encontre. Derrière, le but qu’on encaisse est dégueulasse. Le puck ricoche sur deux gars (réd: Eigenmann puis Rouiller) avant de tromper notre gardien. Il paraît que les décisions s’équilibrent sur une saison, moi j’ai le sentiment qu’elles nous sont très rarement favorables. Je ne comprends pas pourquoi. Déjà que rien n’est facile pour nous, si on doit encaisser des décisions qui ne sont pas «fair», ça devient lourd à porter.»
Dimanche, Ajoie retrouvera Rapperswil sur la glace saint-galloise. Cette séance dominicale marquera l’entrée dans la seconde moitié de saison du néo-promu de Porrentruy qui comptabilise pour l’heure 20 revers pour 6 succès. «Une défaite est toujours difficile à accepter, celle-là plus que d’autres. Il faut apprendre de tout cela. Mais on était là, pendant 40 minutes. Il faut retenir ce point encourageant. On a fait ce qu’on devait, ce qu’on pouvait. On a prouvé que l’on voulait aller chercher cette victoire.»
Et maintenant ? «Plus la saison avance et plus le rythme augmente. Il faudra jouer plus simple, plus structuré et ne pas se compliquer la vie, sans quoi on n’y arrivera pas. On doit accumuler de l’expérience, elle ne s’achète pas. Et apprendre aussi à digérer certaines décisions», conclut-il sourire en coin.