Européens multisports: Humeur: la ferveur allemande n’a pas d’égal

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Européens multisportsHumeur: la ferveur allemande n’a pas d’égal

Commencés voilà une semaine, les Championnats d’Europe multisports sont un énorme succès populaire. Chaque jour, des milliers de spectateurs envahissent les sites de compétition répartis à travers Munich.

Chris Geiger
par
Chris Geiger Munich
Arthur Abele et les autres athlètes allemands sont portés par leur exceptionnel public.

Arthur Abele et les autres athlètes allemands sont portés par leur exceptionnel public.

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Des milliers de fans amassés sur la Königsplatz, au centre de Munich, pour supporter les sports urbains, une atmosphère à vous faire dresser les poils au Stade olympique lors des soirées d’athlétisme, une marée humaine qui déambule chaque jour à travers les allées du Parc olympique: peu importe où on se rend durant cette 2e édition des Championnats d’Europe multisports commencée voilà une semaine, le succès populaire est au rendez-vous.

On savait le peuple allemand passionné de sport. On connaissait la ferveur présente dans les stades de Bundesliga. En revanche, on ne s’attendait pas à rencontrer autant de monde sur chacun des dix sites de la compétition. En même temps, qui aurait pu imaginer que les finales des épreuves d’escalade se dérouleraient à guichets fermés, dans une ambiance indescriptible? Les athlètes, eux-mêmes, n’avaient osé l’imaginer.

Car la plupart des sportifs engagés dans la capitale bavaroise proviennent de disciplines «mineures». Habituellement, ils performent dans l’anonymat. Alors ce support, ils le découvrent. Dans des proportions extrêmes. Ce bain populaire, ils en profitent pleinement surtout. Et ils s’en servent pour repousser leurs limites. Les triathlètes nous confiaient ne même plus s’entendre respirer durant leur course. Et comme pour remercier cet incroyable public, c’est totalement éreintés qu’ils finissaient leur épreuve. Une harmonie grandiose!

Conquis, on l’a aussi été par les quelque 200’000 spectateurs recensés (!) qui se sont agglutinés dimanche dernier dans les rues de Munich pour acclamer Silvan Dillier et le reste du peloton lors de la course en ligne de cyclisme sur route. Enfants ou personnes âgées, simples amateurs ou âpres initiés, tous étaient à nouveau présents le lendemain sur cette même Odeonplatz pour porter littéralement leur favori, l’Allemand Richard Ringer, vers le titre en marathon.

Exceptionnelle communion

Il faut le reconnaître, nos voisins du nord possèdent d’extraordinaires facultés que l’on ne dispose pas en Suisse: d’abord celle de se mobiliser, peu importe le niveau de la compétition. Ensuite, et surtout, celle d’influer sur les performances de leurs compatriotes en leur offrant le petit plus nécessaire pour les faire entrer au Panthéon du sport germanique.

Simon Ehammer et Mujinga Kambundji peuvent malheureusement en témoigner. Tant l’Appenzellois lors du décathlon que la Bernoise sur le 100 m étaient aux premières loges pour voir le miracle opérer. Et franchement, même si on possède le passeport rouge à croix blanche, il nous était impossible, mardi soir, de rester insensibles devant la communion entre Nicklas Kaul, Gina Lückenkemper et un Stade olympique en fusion, qui reprenait à pleins poumons et d’une seule voix les chansons de Schlager crachées par les sonos de l’enceinte.

Ce moment a assurément sa place dans les livres d’histoire aux côtés de ceux vécus cinquante ans plus tôt, dans ces mêmes lieux, lors des Jeux olympiques de 1972. Et pour que l’hommage soit totalement réussi, le pays hôte va se faire un point d’honneur de terminer la compétition en tête du classement des médailles. L’adage est de toute manière bien connu: à la fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne!

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