Ski alpin: Commentaire: la course à la neige, ou la neige pour la course?

Le cirque? Oui. Blanc? De moins en moins. La FIS annonce un «snow control» positif à Adelboden et Wengen, deux des classiques disputées en janvier. La neige n’y est pourtant pas tombée en abondance, et les images des stations le montrent assez nettement. En réalité, on y voit surtout de l’herbe.

Ce qui peut sauver ces pistes mythiques de l’Oberland bernois, ce sont les méthodes de culture de neige, les mêmes utilisées dans de nombreuses éditions des Jeux olympiques - celle de Pékin comprise. Va-t-on pester contre cela en Suisse? Peut-être pas.

Le ski a ses limites, et la nature l’a suffisamment montré. Peut-être qu’il faut l’admettre et enlever les œillères. Peut-être que promettre des compétitions en octobre en Suisse est une mauvaise idée. Peut-être que sélectionner des stations à 1030 mètres d’altitude à peine - comme Zagreb - est voué à l’échec. Peut-être que vouloir organiser des épreuves aux États-Unis, puis en Europe, puis à nouveau aux États-Unis est le signe que le réchauffement global n’est pas compris. Ou qu’on n’en a absolument rien à faire dans les hautes sphères.

Sans blâmer les skieurs qui s’échinent à suivre ce rythme infernal du cirque blanc, sans manquer de respect aux entraîneurs qui s’évertuent à faire briller leurs athlètes sur les pistes du monde entier, sans mettre en doute l’immense expertise des organisateurs qui veulent créer des moments de joie rassemblés autour d’un sport, la tenue des courses coûte que coûte a de quoi interroger. Surtout dans un sport où tout le monde se dit résigné à accepter ce que dit la nature.

Le calendrier de la Coupe du monde pourrait muer. Il y a de la place pour organiser des courses en mars ou en avril, lorsqu’il a assez neigé en hiver. Ce serait trop tard? Potentiellement. Cela marcherait-il sur le football? C’est possible. Mais ce sera toujours mieux qu’aller tracer une virgule de neige dans un terrain vague ou que de skier dans une halle.