Seconde Guerre mondialeLes résistants suisses doivent être réhabilités
Les sanctions prononcées contre les Suisses ayant rejoint la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale doivent être abrogées. 200 résistants avaient été condamnés par la justice militaire.


Durant la Seconde Guerre mondiale, quelques centaines de Suissesses et de Suisses ont rejoint les rangs de la Résistance française. Beaucoup ont été condamnés pour cela.
Getty ImagesSe fondant sur les travaux de l’historien Peter Huber sur les Suisses engagées dans la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale, la conseillère nationale Stefania Prezioso (EàG/GE) a déposé une initiative parlementaire afin que les personnes condamnées à l’époque par la justice militaire helvétique soient réhabilitées. Ces travaux ont permis d’identifier 466 Suissesses et Suisses enrôlés dans la Résistance intérieure (FFI) ou dans les Forces françaises libres (FFL) du général de Gaulle.
«Environ 200 de ces résistants seront condamnés une fois de retour en Suisse à des peines de prison avec ou sans sursis, note la Genevoise. De plus, certains seront expulsés de l’armée, d’autres privés de leurs droits politiques, alors une partie des résistants resteront sur territoire français pour échapper à ces sanctions. Finalement, parmi les engagés, une partie tombera au combat, alors que la Suisse les avait déjà condamnés par contumace en attendant leur retour».
Comme pour la guerre civile espagnole
Vendredi, la Commission des affaires juridiques du Conseil national a accepté sa proposition par 16 voix contre 5 et 1 abstention. Grâce aux travaux de l’historien, la majorité de la commission estime aujourd’hui: «La situation des Suisses ayant combattu dans la Résistance est comparable à celle des Suisses engagés volontaires durant la guerre civile espagnole, qui ont été réhabilités par le Parlement en 2009».
Pour Stefania Prezioso, il s’agit d’une réhabilitation symbolique, qui ne donnera pas lieu à des réparations financières, mais qui permettra «de marquer notre reconnaissance à l’égard de ces combattants qui ont contribué à libérer l’Europe du nazisme. Comme le disait le Conseil fédéral à l’égard des combattantes et combattants réhabilités de la guerre civile espagnole, les condamnations de l’époque ne correspondent plus au sentiment de justice tel qu’il prévaut aujourd’hui».