Hippisme - La Suisse en or aux Européens

D’un côté, la puissante Mannschaft, chez elle à Riesenbeck, sur les terres du Kaiser Beerbaum, avec ses meilleurs atouts olympiques et un réserviste de luxe, Marcus Ehning, de l’autre, la Suisse, avec une jeune équipe et des nouveaux chevaux n’ayant jamais affronté un championnat comme ces Européens. Et, au bout, après des hauts et des bas, beaucoup de pression et d’émotions, l’or pour les Helvètes emmenés par leur nouveau chef d’équipe, le Vaudois Michel Sorg, et le coach Thomas Fuchs. Un rien devant leurs hôtes, et loin devant les Belges, qui ont soufflé le bronze aux Suédois.

Justement, Thomas Fuchs avait été de la partie comme cavalier lors des trois premiers sacres de l’équipe de Suisse (1983, 1993 et 1995). «C’est une fierté pour moi de succéder ainsi à mon père, qui est un coach très précieux pour nous tous», dira sobrement le jeune Zurichois, qui est tout de même le tenant du titre individuel et en tête avant les deux manches de dimanche (14h et 16h sur RTS2) avec son jeune et bondissant «Leone Jei».

Steve Guerdat, lui, était déjà de l’équipe médaillée d’or en 2009 à Windsor et il avait alors signé un sans-faute décisif avec «Jalisca Solier». Ce vendredi, il pouvait se permettre une barre, mais pas plus, en entrant en piste comme ultime cavalier. La tension était à son comble, les Allemands Kukuk et Will avaient fait une barre chacun et quand «Albführen’s Maddox» toucha l’oxer… doré No 9, le public crut en un énième renversement de situation. Il n’en fut rien, Steve Guerdat bouclant la fin de son tour magistralement.

La Suisse avait déjà eu chaud, très chaud, en début d’après-midi, quand Elian Baumann était sorti de piste avec 12 pts sur un «Campari Z» un peu trop bouillonnant. Bryan Balsiger, comme Elian l’avait fait les deux premiers jours, sut remettre la Suisse sur de bons rails en signant un tour de rêve avec «AK’s Courage». À 24 ans, le jeune Neuchâtelois est déjà sur la plus haute marche, «aux côtés de mes deux idoles, Steve et Martin, et d’Elian. On forme une équipe si soudée et homogène, c’est fabuleux», souligne-t-il, en écho parfait avec les propos de Michel Sorg, très ému et reconnaissant de vivre ça après un an seulement à la tête de l’équipe.

Un triomphe auquel il faut associer les quatre grooms, tout le staff et les propriétaires des chevaux. Après les déboires olympiques, la mort de la merveilleuse «Albführen’s Bianca» et la grave blessure de «Clooney» - qui marche à nouveau, mais ne sautera plus jamais -, ce triomphe continental redonne des couleurs à cette exceptionnelle équipe.