France: Dérangé durant un Scrabble, il a tué sa voisine

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FranceDérangé durant un Scrabble, il avait tué sa voisine

À Lyon, la justice doit juger un meurtre bien difficile à comprendre.

par
R.M.
Le tueur comparaît dès ce mardi devant la cour d'assises du Rhône, à Lyon.

Le tueur comparaît dès ce mardi devant la cour d'assises du Rhône, à Lyon.

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Un quadragénaire est jugé dès ce mardi par la cour d'assises du Rhône, à Lyon, pour un meurtre difficilement compréhensible. Il avait poignardé sa voisine sous prétexte d’être dérangé par le bruit.

Le drame a eu lieu un samedi soir du mois de mai 2020. Une étudiante de 21 ans avait invité quelques amis dans son petit appartement lyonnais. Les convives bavardent, jouent aux cartes, avec un peu de musique en fond sonore, précise «Le Parisien».

Peu avant minuit, quelqu’un sonne à la porte. La jeune femme va ouvrir. Ses amis l’entendent alors hurler «t’es fou!» Puis l’étudiante recule, s’effondre et se vide de son sang. L’homme qui vient de la poignarder avait «le regard vide», selon un témoin alors présent.

La jeune femme est prise en charge et transportée dans un état critique dans un hôpital. Mais elle ne survit pas à ses blessures et décède deux jours plus tard. Elle a été tuée d’un seul coup de couteau, très violent.

«Comment va-t-elle?»

Le soir du drame, le colocataire de la victime a facilement reconnu l’agresseur: il s’agit du voisin du dessus. Face aux policiers, cet homme de 41 ans a expliqué «le plus calmement du monde» avoir poignardé sa voisine en raison du bruit, raconte le quotidien français. Puis il est rentré chez lui, a essuyé et rangé son couteau, et s’est installé devant son ordinateur pour reprendre une partie de Scrabble en ligne. «Comment va-t-elle?» a-t-il même tranquillement demandé.

Le tueur, malvoyant, est contrôleur de gestion. Il donnait pleine satisfaction à son employeur. Il est décrit comme discret, voire introverti, et calme. Sa vie sociale se résumait au club de Scrabble et à celui d’échecs qu’il fréquentait.

L’homme s’était régulièrement plaint par le passé du bruit de voisins. Pourtant, selon l’enquête, il n’y avait aucun tapage le soir du drame. Selon une expertise, la musique était au pire seulement «perceptible» depuis le salon du quadragénaire.

«Pathologie relationnelle»

«Le Parisien» explique que le tueur a peut-être compensé son handicap visuel en développant une audition très fine. Les médecins ont cependant écarté une hyperacousie, pathologie caractérisée par un seuil de tolérance au bruit anormalement bas.

Selon les experts psychiatres, il n’a pas de maladie mentale mais une «pathologie relationnelle» et son passage à l’acte serait lié à une «expulsion massive de tensions internes».

Le tueur a mis en avant ses problèmes de vue, affirmant qu’il avait seulement voulu «faire peur» à ses voisins. Il entend «contester l’intention homicide».

La famille de la jeune victime est de son côté décrite comme anéantie mais n’attend rien du procès. «L’horreur de ce dossier, c’est qu’il n’y a rien à expliquer», a résumé leur avocat.

Le verdict est attendu pour jeudi. Le tueur risque 30 ans de prison.

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