«Fierté» de la région, un épicéa a été couché par les rafales

C’était un arbre parmi ceux admirés par les promeneurs et les vététistes dans la Forêt d’Able, du côté de Porrentruy (JU). Las! Le 8 avril dernier, sous le coup de violentes rafales, il s’est couché en travers d’un chemin forestier à 160 ans, un âge déterminé en comptant ses cernes.

Après avoir résisté à la tempête Lothar en 1999, «il est tombé dans un mauvais coup de vent», commente Christophe Aubry, garde forestier responsable du triage Réfouss. L’arbre a résisté aux bostryches présents à 50 mètres, mais ses racines traçantes étaient vraisemblablement affaiblies.

L’épicé avait été planté en 1860. La chance soulignée par le président du conseil de la bourgeoisie de Porrentruy Francis Nicol, c’est qu’il est tombé sans s’abîmer: «Les forestiers n’auraient pas mieux fait», a-t-il déclaré au «Quotidien Jurassien».

Dans la troisième combe de la forêt, le tronc a été mesuré à 51 mètres, le tiers du bas avec des branches mortes. Il n’est pas fissuré et son cœur n’est pas sec. Son bois est «parfaitement sain et le bois d’excellente qualité», relève Francis Nicol. Avec 14 m³ de bois exploitable, dont 11 m³ par l’ébénisterie, il fera des cadres de fenêtre ou mieux, des instruments de musique: «L’épicéa fournit une belle résonance», indique Christophe Aubry.

Aux yeux du garde forestier Christophe Aubry, l’épicéa «avait de la prestance», il «inspirait le respect». Pour les forestiers, il était un «président», un terme attribué à l’arbre le plus beau et le plus grand d’un massif. La souche s’est remise d’elle-même dans son trou quand l’arbre a été coupé à sa base.

«Cet épicéa était parmi les plus beaux spécimens de nos forêts», a écrit François Nicol. Et d’ajouter: «Il a été notre fierté». Un seul épicéa vous manque et tout est dépeuplé…