Etats-Unis: l’inflation se révèle la priorité No 1 des électeurs

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États-UnisÀ l’approche des Midterms, l’inflation se révèle la priorité No 1 des électeurs

Les élections de mi-mandat, prévues le 8 novembre, cristallisent les inquiétudes des Américains. La hausse des prix arrive en tête de leurs préoccupations, loin devant l’IVG ou les armes à feu.

Le prix d’achat des biens immobiliers a atteint en juin un niveau jamais vu, après avoir enregistré des gains à deux chiffres, au cours des deux dernières années.

Le prix d’achat des biens immobiliers a atteint en juin un niveau jamais vu, après avoir enregistré des gains à deux chiffres, au cours des deux dernières années.

AFP

Qu’il s’agisse d’acheter des œufs, de l’essence, ou une maison, les prix ont flambé aux États-Unis. L’inflation est désormais la principale préoccupation des électeurs américains, loin devant l’avortement, les armes à feu ou le changement climatique. Et l’inquiétude est croissante, alors que la hausse des prix s’élevait encore à 8,2% sur un an en septembre.

À dix jours des élections de mi-mandat, le sujet est la priorité pour près de la moitié des Américains (46%), contre un gros tiers seulement (37%) il y a encore un mois, selon une enquête réalisée mi-octobre par l’institut de sondages de l’Université Monmouth. Cela «pourrait se traduire par des républicains plus enthousiastes et des démocrates moins motivés», relève Patrick Murray, son directeur.

L’inflation pourrait jouer un rôle prépondérant dans l’élection, analyse Farrokh Langdana, professeur de finance et d’économie à la Rutgers Business School. «Si vous avez moins de 40 ans, ou même 50 ans, vous n’avez jamais vu d’inflation auparavant en Amérique», relève-t-il. Ainsi, l’élection va voir s’opposer «la question de l’avortement chez les démocrates, à la question de l’inflation poussée par les républicains», précise le spécialiste

La margarine a pris 44% sur un an, les œufs 30,5%

Les prix des produits alimentaires, restaurants et magasins confondus, ont grimpé de 11,2% depuis septembre 2021. Même faire un gâteau coûte beaucoup plus cher qu’il y a un an: les œufs ont augmenté (+30,5%), tout comme la margarine aussi (+44%) ou la farine (+24,2%). Et la fameuse dinde de Thanksgiving, traditionnelle fête familiale de la fin du mois de novembre, sera elle aussi plus onéreuse cette année, avertit David Ortega, professeur à l’Université d’État du Michigan.

«En moyenne aux États-Unis, les consommateurs dépensent environ 10% de leur revenu disponible en nourriture. Et les 20% des ménages les plus pauvres aux États-Unis dépensent un quart, voire plus d’un quart de leurs revenus en nourriture», détaille David Ortega. «Ce sont des augmentations que les gens ressentent chaque jour», ce qui «place définitivement cette question de l’inflation au premier plan, dans l’esprit des consommateurs» à l’orée des élections, ajoute-t-il.

Les voitures d’occasion coûtent de plus en plus cher

La voiture est très souvent indispensable aux États-Unis. Mais entre les prix des véhicules neufs et d’occasion qui ont bondi, et ceux de l’essence qui ont ensuite flambé, le budget auto a grossi depuis le début de la pandémie. Les prix des voitures d’occasion ont ainsi augmenté de 37,3% en 2021, et continuent à grimper (+7,2% entre septembre 2021 et septembre 2022). Les prix de l’essence, eux, sont supérieurs de 18,8% à ce qu’ils étaient il y a un an. L’avion n’échappe pas non plus à l’inflation, puisque les prix des billets ont grimpé de 42,9% sur un an, en septembre.

Du jamais vu dans le prix d’achat des biens immobiliers

Se loger coûtait en septembre 6,7% de plus que l’an dernier, à la même époque. Et la hausse concerne à la fois les loyers et les coûts liés à la propriété. Le prix d’achat des biens immobiliers a atteint en juin un niveau jamais vu, après avoir «enregistré des gains à deux chiffres au cours des deux dernières années», souligne Sam Stovall, responsable de la stratégie d’investissement du cabinet CFRA. Pour ceux qui n’avaient pas eu le temps d’acheter, c’est la double peine, ces prix «écartant du marché de nombreux primo-accédants, les forçant à continuer à louer et à payer des loyers de plus en plus élevés», détaille-t-il.

(AFP)

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