Circulation routièreLes Suisses toujours plus raisonnables au volant
Les infractions pour excès de vitesse ou conduite en état d’ébriété n’ont cessé de diminuer ces dernières années. Mais la pandémie a réveillé les instincts téméraires des jeunes chauffards.

Les conducteurs en Suisse sont moins souvent ivres au volant (image d’illustration).
TDGConduire ivre ou trop vite est une tendance qui perd du terrain sur les routes de Suisse. L’Office fédéral de la statistique (OFS) a publié ce lundi une série de chiffres qui démontrent que, si les condamnations pour un délit ou un crime en lien avec la circulation routière sont restées stables entre 2020 et 2021, on constate un recul de 5% sur dix ans.
Les violations considérées comme graves, soit en majorité les excès de vitesse, ainsi que la conduite en état d’incapacité (généralement à cause de l’alcool, plus rarement en lien avec de la drogue ou des médicaments), constituent la majeure partie des condamnations prononcées: 67% en moyenne en dix ans.
La tendance à la baisse sur plusieurs années est «particulièrement significative», note l’OFS, pour les dépassements de la vitesse autorisée (–22%) et la conduite en état d’incapacité (–36%). Cependant, les jugements prononcés en 2021 pour une violation grave des règles de la circulation routière, en particulier les excès de vitesse importants, ont augmenté de 17% par rapport à l’année précédente.

Cette évolution varie selon les classes d’âge. Avant les restrictions de mobilité imposées pour lutter contre la pandémie, c’est chez les moins de 25 ans que les chiffres ont le plus baissés, précise l’OFS. Entre 2011 et 2019, le nombre de personnes de cette tranche d’âge condamnées pour un délit grave a diminué de 32% alors que celui des personnes condamnées pour conduite en état d’incapacité a baissé de 44%. Durant les deux années touchées par la pandémie en revanche, les violations graves ont augmenté de 17% et, par rapport aux autres classes d’âges, le nombre de condamnations pour conduite en état d’incapacité a affiché un recul moins marqué (–9%).
Une «soupape» pour les jeunes
RoadCross, active dans la prévention routière, nous a indiqué qu’elle constatait effectivement un attrait croissant pour les bolides et la vitesse chez les conducteurs les moins âgés. L’organisation pense que les jeunes «ont été fortement limités dans leur environnement et leur développement» durant la pandémie. Ils «ont beaucoup souffert psychologiquement des restrictions». RoadCross émet l’hypothèse que «la conduite automobile, associée à la liberté, a éventuellement été utilisée comme soupape pendant cette période».
L’organisation souligne aussi que les manifestations de préventions n’ont pas pu se tenir à cause des mesures sanitaires, en particulier en 2020. Environ 15’000 jeunes n’ont pas pu être sensibilisés durant cette période, estime RoadCross qui assure que ses activités de prévention ont désormais retrouvé leur niveau d’avant-crise.