BienneUne file de camions sans fin: des voisins excédés
Les véhicules d’une cimenterie passent devant deux écoles pour livrer du gravier. Les riverains protestent.
La traversée de la route n’est pas aisée à Bienne au chenin Bartolomé.
lematin.ch/Vincent DonzéLes camions passent devant deux écoles, celle du Geyisried et celle du Sahligut, dans deux quartiers périphériques de Bienne. Ces poids lourds font des va-et-vient entre une carrière et des chantiers, en traversant des zones d’habitation. De quoi exaspérer les riverains.
Plusieurs réunions se sont déroulées la semaine dernière entre la cimenterie «Vigier», les communes concernées et les riverains, sans grand espoir d’amélioration. La concession de la carrière de Safnern ayant été renouvelée, les opposants sont des Don Quichotte qui s’adressent aux communes de Safnern et de Meinisberg, la préfecture étant l’instance qui tranchera le litige
Sébastien Boillat et son fils Gabriel réclament du calme.
lematin.ch/Vincent DonzéAu sortir de la carrière du Büttenberg, c’est le combat du pot de terre contre le pot de fer. Les opposants réclament un contournement routier de leur quartier via des routes cantonales, mais affronter des études techniques est un combat sans fin.
À l’école du Geyisried, le concierge a compté un camion par minute, à l’heure où les élèves vont à l’école. L’autre jour à midi, lematin.ch s’est rendu devant cette école, à la rencontre de Sébastien Boillat, porte-parole des riverains mécontents. «La concession a été accordée sans aucune décision concernant la route d’accès», fulmine cet habitant du quartier de Mâche.
La carrière du Büttenberg (en rouge) est située à Safnern, entre deux routes cantonales.
lematin.ch/Vincent DonzéSur la route du Büttenberg, un giratoire élargi concentre un fort trafic. Il y a des voitures, bien sûr, mais aussi et surtout des trolleybus et des camions, chaque jour ouvrable. Les riverains ne comprennent pas pourquoi la concession de la carrière a été reconduite sans égard pour la route d’accès.
Ils ne comprennent pas, mais ils ont leur petite idée: «Dans un quartier périphérique, nous sommes marginalisés», souffle Sébastien Boillat. Son quartier est, dit-il, une «zone de sacrifices». «Les normes admissibles étant déjà dépassées, tant qu’à faire, on les dépasse allégrement», dit-il.
Mais les inconvénients sont supportés à Bienne, ici devant l’école du Geyisried.
DRLa cimenterie responsable du trafic peut se targuer d’un mandat, celui d’approvisionner les chantiers de la région avec sa gravière, depuis un demi-siècle. «Il y a une utilité publique à fournir du ciment et du gravier pour des remblais», reconnaît un opposant.
Ce qui pose problème, encore une fois, c’est le chemin d’accès. Et les riverains sont très remontés: «Si rien ne change, on va bloquer la rue!» prévient un habitant d’un quartier de 10’000 habitants.