Formule 1 – Charles Leclerc était au max

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Formule 1Charles Leclerc était au max

Le Monégasque a tout raflé à Melbourne: la pole, la victoire et le meilleur tour en course. Il se pose déjà comme l’un des favoris du championnat du monde 2022.

par
Luc Domenjoz

Encore 20 courses!

Bien sûr, le championnat 2022 vient à peine de débuter, avec trois courses disputées sur 23 – le Grand Prix de Russie, annulé, devrait être remplacé par une deuxième course à Singapour, en septembre prochain.

Mais Charles Leclerc a remporté deux de ces trois courses, et a terminé deuxième de l’autre, à Djeddah, en cédant la première place en toute fin d’épreuve. La campagne 2022 du Monégasque démarre donc de manière extraordinaire, avec une compétitivité de la Ferrari F1-75 qu’il n’aurait même pas imaginée lui-même.

A Melbourne, en tout cas, personne n’était en mesure de suivre le rythme de sa Ferrari, sans parler d’essayer de la doubler. «Oui, nous avons tous été surpris par notre vitesse, y compris au sein de l’écurie, expliquait Charles Leclerc après la course. Avec les pneus médiums du premier relais, nos chronos étaient très stables.  Même avant de les changer, je ne remarquais pas de dégradation ni de graining (ndlr: des morceaux de gommes s’arrachant des pneus). Quand on est passé aux pneus durs, on s’attendait à voir les Red Bull très proches, mais là encore ils ne pouvaient pas nous suivre. C’était une très bonne surprise.»

Charles Leclerc, tout au long des 58 tours de course, n’a transpiré qu’à un seul moment: lorsque la voiture de sécurité s’est retirée pour la deuxième fois et a laissé la course repartir. «Je suis resté sur la gauche de la piste pour me préparer au mieux à la relance, mais je suis passé sur une partie sale, j’ai ramassé de la gomme… et je n’arrivais plus à tourner au dernier virage. Max était collé derrière moi, et je me suis dit :«Wow, ça va être difficile de rester devant au premier virage». Mais j’y suis parvenu.»

C’est la première fois que le Monégasque mène le championnat, et son avance se monte déjà à 34 points sur George Russell, troisième à Melbourne. «Il est beaucoup trop prématuré pour songer au championnat. Mais c’est bon d’être en tête, et évidemment, il y aura beaucoup de tifosi à Imola dans deux semaines. Je ne veux même pas y penser, il est important de ne pas se mettre de la pression dans ces circonstances.»

Des secousses? Quelles secousses?

A Melbourne, certaines voitures ont plus souffert du «marsouinage» (les secousses verticales engendrées par l’effet de sol) que sur les deux autres circuits déjà visités cette saison. Pour les Mercedes, l’effet était terrifiant. Mais les Ferrari ont aussi souffert de ce problème pour la première fois.

Si Carlos Sainz s’en plaignait ouvertement, Charles Leclerc ne relevait aucun problème. «Je ne sais pas pourquoi, mais cette histoire ne m’affecte pas du tout, racontait-il après la course. Ça a l’air terrible quand on regarde les images des caméras embarquées, mais ça ne me perturbe pas tellement. Bien sûr, je sens les vibrations. Au virage 9 par exemple, ça secoue très fort et c’est difficile de bien inscrire la voiture dans la trajectoire, mais ça n’est pas un problème et je n’aurais pas été plus vite si on n’avait pas eu ce problème. Cela dit, il faut qu’on trouve une solution, parce que ces vibrations pourraient être très mauvaises pour la fiabilité de la voiture, quelque chose pourrait casser.»

Charles Leclerc dit ne pas souffrir du marsouinage.

Charles Leclerc dit ne pas souffrir du marsouinage.

AFP

Encore une histoire d’essence

A Bahreïn, lors du premier Grand Prix de la saison, Max Verstappen s’apprêtait à terminer deuxième derrière Charles Leclerc lorsqu’un problème de pompe à essence l’a contraint à l’abandon à quatre tours de l’arrivée.

A Melbourne, tout pareil. La Red Bull allait finir deuxième lorsque le champion du monde en titre a immobilisé sa monoplace au bord de la piste, en panne, à 19 tours de l’arrivée. Un autre problème de pompe à essence a causé son abandon.

De retour au paddock, le Néerlandais a décrit cette situation comme «frustrante» et «inacceptable». Ces deux pannes lui coûtent déjà 36 points au championnat, ce qui pourrait manquer en fin de saison. «Cette fois, le problème est extérieur au réservoir d’essence, commentait Christian Horner, le patron de Red Bull. C’est totalement différent de ce qui est arrivé à Bahreïn sur les deux voitures. Nous devons maintenant comprendre très vite ce qui s’est passé pour y remédier. Le matériel va partir directement pour le Japon (ndlr: chez Honda, qui produit le moteur) pour analyse.»

Alonso en reste sans voix

Ce n’était vraiment pas le week-end de Fernando Alonso. Après avoir manqué une place dans le haut de la grille de départ en raison d’une panne hydraulique sur sa voiture lors des qualifications, l’Espagnol a tenté une stratégie décalée consistant à prendre le départ en pneus durs et les changeant en toute fin de course.

Une stratégie qui l’a empêché de profiter des voitures de sécurité pour changer ses pneus – les neutralisations étant arrivées trop tôt dans la course.

Et finalement, quand le double champion du monde a changé ses gommes, il était trop tard. «Tout va de travers en ce moment, et ça n’est pas facile à accepter, dit-il. J’en reste sans voix, et j’espère qu’un peu de chance va compenser cette poisse, plus tard cette saison. Aujourd’hui j’aurais pu terminer sixième ou septième avant la neutralisation derrière la voiture de sécurité.»

Fernando Alonso a connu un week-end noir à Melbourne.

Fernando Alonso a connu un week-end noir à Melbourne.

AFP

Le chiffre: 419’621

C’est le nombre de spectateurs qui ont franchi les grilles du circuit de l’Albert Park de Melbourne tout au long du week-end. Un record absolu pour la F1, pour le Grand Prix d’Australie, et pour tout événement confondu en Australie.

La pandémie qui a étouffé Melbourne et l’état du Victoria pendant deux ans a sans doute poussé ses habitants à sortir en nombre pour profiter de l’automne et voir le monde redevenir «normal».

Il y a trois mois encore, il était impossible d’entrer dans l’état du Victoria sans passer par une quarantaine, et ces mesures n’ont été levées que fin janvier. L’Australie a énormément souffert du Covid-19, avec un grand nombre de commerces ayant fait faillite, mal soutenus par le gouvernement.

Plus de 400’000 personnes se sont rendues à l’Albert Park de Melbourne.

Plus de 400’000 personnes se sont rendues à l’Albert Park de Melbourne.

AFP

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