Football: NE Xamax à l’épreuve de la torture

Neuchâtel Xamax est un prisonnier de la loi de Murphy. Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal. Et au pire moment. Du but vide raté par Ange Dakouri à la 89e contre Yverdon (défaite 3-2) aux deux autogoals inscrits face à Stade Lausanne (défaite 2-1), en passant par l’élimination en Coupe de Suisse entérinée vendredi à la 93e minute (défaite 2-1 contre Thoune), la liste n’a pas de fin. Elle veut qu’on se souvienne que les Neuchâtelois perdent les deux tiers de leurs matches par un but d’écart. Et que le sort semble prendre un malin plaisir à le rendre le plus douloureux possible.

C’est une épreuve de torture face à laquelle les Rouge et Noir ne doivent pas craquer. Il faut résister à la pensée de ses lendemains sans Coupe et à la vue de cette dernière ligne du classement de Challenge League (10e, 8 matches, 1 point). Plus facile à dire qu’à faire. Les mots semblaient faire mal à Fabio Saiz lorsqu’il lui a fallu exprimer l’idée «qu’on espérait tirer un gros au tour suivant, mais qu’il faudra vivre sans». Ç’aurait été trop de bonheur d’un coup. Alors le néo-Thounois Dimitri Oberlin a traversé une forêt de jambes neuchâteloises regroupées dans leur surface et Yannick Toure a conclu le slalom. À la 93e minute donc. Déchirement glacial dans les tribunes de la Maladière.

Jeff Saibene n’a pas plus résisté que son prédécesseur Andrea Binotto au moment d’aller dire sa frustration à l’arbitre. Tout comme le second l’avait été contre le Lausanne-Sport, le premier a reçu un carton rouge de contestation. «Il y avait une faute juste avant le 2-1…», soufflait-il quelques minutes plus tard sans vouloir en rajouter. La malédiction qui règne sur Neuchâtel ne laisse personne indifférent. Mais tant de monde impuissant.

Le nouveau coach xamaxien ira jusqu’à dire que ça faisait longtemps que son équipe n’avait pas montré un visage aussi séduisant. C’est oublié un peu vite que la lanterne rouge de Challenge League vit le même jour sans fin depuis la reprise. Mais au fond, cela raconte surtout une chose: les résultats ont gagné. L’addition de défaites a fini par mener les Neuchâtelois vers une vision pessimiste de tout ce qu’ils ont réalisé jusqu’ici. Alors même qu’ils font chaque week-end ou presque jeu égal avec leurs adversaires. La première demi-heure face à Thoune était indigeste. Durant l’heure suivante, Xamax avait valeur d’un prétendant tout à fait sérieux à la victoire.

Créer de l’espoir, entrevoir la lumière puis se rendre compte que tout s’effondre. Encore et encore. Ce n’est pas un instrument de torture répertorié. Il faudra pourtant bien du courage à NE Xamax pour s’en extirper.