BilanMétéo 2021 en Suisse: que d’eau, que d’eau!
Pour une fois, ce ne sont pas les températures élevées qui ont marqué l’année, mais les quantités impressionnantes de précipitations.


En juillet, le lac de Bienne a battu son record de 2007, atteignant les 430,90 mètres.
Vincent Donzé/lematin.chUn hiver doux et riche en précipitations, avec localement d’importantes chutes de neige, a été suivi d’un printemps froid et d’une fin de saison arrosée, constate MétéoSuisse dans son bilan 2021. Mais c’est surtout l’été qui, au nord des Alpes, a été l’un des plus pluvieux depuis le début des mesures. Plusieurs lacs et rivières ont débordé vers la mi-juillet. L’automne, en revanche, s’est souvent montré sec et ensoleillé.
Anomalie négative des températures
Avec une moyenne nationale de 5,6 °C, la température annuelle en 2021 s’est située légèrement au-dessus de la norme 1981-2010 qui est de 5,4 °C. Par rapport à la norme 1991-2020 qui est de 5,8 °C et qui sera utilisée à partir de 2022, elle a montré une anomalie légèrement négative.
En moyenne, la température hivernale, de décembre 2020 à février 2021, a dépassé la norme 1981-2010 de 0,9 °C. Localement, il s’agit de l’un des dix hivers les plus doux depuis le début des mesures en 1864. C’est surtout le mois de février très doux qui y a contribué avec une moyenne de 3,1 °C au-dessus de la norme, ce qui en fait l’un des dix mois de février les plus doux depuis le début des mesures en 1864.

Les événements spéciaux de 2021. Les températures sont indiquées en tant qu’écart par rapport à la norme actuelle 1981-2010 (rouge clair) et à la norme 1991-2020 (rouge foncé). Cette dernière sera utilisée de manière standard à partir de 2022.
MétéoSuisseHiver très arrosé et jaune
Localement, il s’agit d’un des hivers les plus arrosés depuis le début des mesures. En décembre, dans les Alpes, les précipitations ont pris la forme de fortes chutes de neige. À Coire, la neige fraîche tombée en 3 jours a atteint 82 cm, soit la valeur la plus élevée de toute la série de mesures effectuées depuis bien plus de 100 ans. Le mois de janvier s’est révélé être le plus humide depuis au moins 60 ans sur de nombreux sites de mesures. Le mois de février a en revanche souvent connu des précipitations déficitaires. L’hiver a également été peu ensoleillé sur les sommets alpins, en Valais central et dans le Jura. Février a en outre été marqué par de la poussière du Sahara, transportée vers la Suisse en deux vagues, ce qui a provoqué une opacité massive de l’atmosphère, en particulier lors du premier épisode du 6 février.
Printemps le plus froid depuis 30 ans
La Suisse a connu le printemps le plus froid depuis plus de 30 ans, avec une moyenne nationale de 1,1 °C en dessous de la norme 1981-2010. Après un mois de mars légèrement plus doux que la normale, le froid est arrivé en avril et en mai. Le mois d’avril a été le plus froid de ces 20 dernières années au niveau national, et même le plus froid depuis plus de 30 ans en Haute-Engadine. La température en mai est restée en moyenne nationale 2,3 °C en dessous de la norme 1981-2010. Au cours des 30 dernières années, seuls les mois de mai 2019 et 2013 se sont montrés aussi frais.
Un été des plus humides…
Au nord des Alpes, l’été 2021 a été l’un des plus pluvieux jamais enregistrés, avec des valeurs dépassant localement 160% de la norme 1981-2010. Berne a enregistré le troisième été le plus pluvieux depuis le début des mesures en 1864, avec 162% de la norme. Dans les Alpes, Göschenen a enregistré l’été le plus arrosé depuis le début des mesures en 1883, avec 191% de la norme. Le dernier été aussi pluvieux avait été celui de 1987, marqué par de graves intempéries, avec environ 180% de la norme
Le mois de juin en particulier a été marqué par plusieurs chutes de grêle dévastatrices. La taille des grêlons a atteint 6 à 7 cm ou plus dans certaines régions, ce qui est très rare.
mais pas torride
En été, la température moyenne nationale a été de 13,9 °C, soit 0,5 °C de plus que la norme 1981-2010 et s’est située autour de la moyenne des 30 dernières années. Le quatrième mois de juin le plus chaud en Suisse a été le principal contributeur à la chaleur estivale. En revanche, la température en juillet et en août est restée inférieure à la norme 1981-2010.
Le nombre de journées tropicales avec des températures maximales égales ou supérieures à 30 °C est souvent resté inférieur à 10. Alors que les étés très chauds de 2015, 2017, 2018 et 2019 ont fourni entre 20 et plus de 30 journées tropicales dans certaines régions et il y a même eu environ 40 journées tropicales dans d’autres. L’été 2003 a été extrême, avec 50 à près de 70 journées tropicales au sud des Alpes et 40 à 50 journées tropicales dans certaines régions du nord des Alpes et du Valais.
Automne ensoleillé
il s’agit dans certaines régions de l’un des automnes les moins pluvieux depuis le début des mesures en 1864. Localement, il s’agit de l’un des automnes les plus ensoleillés de ces 60 dernières années. Berne a enregistré le quatrième automne le plus ensoleillé, Bâle, Neuchâtel, Zurich et Lucerne le sixième depuis 1961.
Neige précoce
Début novembre, les Alpes orientales ont localement reçu de la neige en abondance, avec jusqu’à 50-60 cm de neige fraîche en 4 jours. Le site de Segl-Maria en Haute-Engadine a mesuré 56 cm de neige fraîche entre le 3 et le 4 novembre. Il s’agit de la deuxième plus grande somme de neige fraîche en un jour pour le mois de novembre depuis le début des mesures en 1864, avec celui de novembre 1898.
Fin novembre, il a commencé à neiger jusqu’en plaine des deux côtés des Alpes. Vers la mi-décembre, l’enneigement a été dans la moyenne ou excédentaire dans de nombreuses régions de montagne et nettement supérieur à la moyenne dans le Jura.