Mondiaux d’athlétisme 2023: Le digestif: l’essentiel de la cinquième journée

Jakob Ingebrigtsen, immense favori de la finale du 1500 m, a vécu le même scénario dramatique qu’en 2022 à Eugene, aux États-Unis. Déjà favori, il avait été battu par le Britannique Jake Wightman. À Budapest, le Norvégien a encore craqué face à un Britannique. Auteur d’un final extraordinaire, Josh Kerr s’est emparé de l’or devant Ingebrigtsen. Le Norvégien peut encore remporter le 5000 m à Budapest, dont il est le tenant du titre.

Audrey Werro, très attendue pour ses premiers Mondiaux élites sur 800 m, n’a pas passé le cap des séries. La Fribourgeoise de 19 ans – la plus jeune athlète engagée en séries – a calé dans les derniers mètres et terminé la course avec un chrono décevant de 2:01:03 (34^e au total). Audrey Werro était pourtant partie comme un boulet de canon et s’était rapidement placée en tête de course.

Sortie du dernier virage en deuxième position (les trois premières de chaque série étant qualifiées directement), elle s’est éteinte dans la dernière ligne droite, où les forces lui ont manqué. «J’ai tout donné, mais je n’avais plus suffisamment de jus pour terminer la course. C’est une déception», a reconnu l’athlète de Courtepin, double championne d’Europe M20.

Son visage a exprimé un profond sentiment de libération. En franchissant une barre à 4 m 75, égalant son record personnel, Angelica Moser a signé sa meilleure performance dans l’élite. «Réussir ça aux Mondiaux, c’est juste magnifique», a lâché, radieuse, la Zurichoise, classée à la 5^e place du saut à la perche.

La Suissesse revient de deux années de galères, marquées par des blessures et un grave accident lors duquel sa perche s’est brisée. «Aujourd’hui, c’est une récompense pour n’avoir rien lâché dans ces moments», a expliqué la perchiste, rattrapée par l’émotion. 

Et si Ditaji Kambundji décrochait une médaille mondiale? La Bernoise aura une carte à jouer dans la lutte pour la médaille de bronze jeudi (21 h 25) lors de la finale du 100 m haies. «On ne sait jamais ce qui peut se passer en finale sur les haies», a souri la sœur de Mujinga.

En demi-finale, l’athlète de 21 ans a réussi un chrono très rapide (12’’50), à 3 centièmes de sa meilleure performance personnelle. Elle sera la seule Européenne parmi les finalistes.

Le plus grand espoir de médaille suisse repose sur les épaules de Simon Ehammer. L’Appenzellois a assumé son statut mercredi, se hissant en finale du saut en longueur avec un bond à 8 m 13.

Le médaillé de bronze mondial de l’an passé à Eugene va devoir élever son niveau jeudi, s’il veut quitter la Hongrie avec du métal autour du cou. Un concours du saut en longueur très relevé à suivre dès 19 h 30.

L’expérimentée Lore Hoffmann est la seule Suissesse qualifiée pour les demi-finales du 800 m. La Sierroise a livré une course impeccable et s’est directement qualifiée avec sa troisième place en série avec un chrono de 2:00:14 (17^e au total). L’athlète de 27 ans a au passage signé son meilleur temps de la saison. «Je sens que quelque chose est possible cette année et j’espère réussir un Top 8 à ces Mondiaux», a-t-elle expliqué après sa qualification. Les demi-finales ont lieu vendredi (20 h 25) et la finale dimanche à 20 h 45.

La Biennoise du Stade Genève, Rachel Pellaud, a livré une course remarquable pour ses premiers Mondiaux sur 800 m. Éliminée avec un temps de 2:01:05 (35^e des séries), elle a aussi calé, tout comme Audrey Werro juste avant elle, dans la dernière ligne droite. «J’ai commis trop d’erreurs tactiques», a estimé Rachel Pellaud. L’athlète de 28 ans, très déçue de ne pas continuer l’aventure, n’a pas pu retenir ses larmes.

Léonie Pointet a établi son meilleur temps personnel sur 200 m (23’’16), mais la Vaudoise a malheureusement manqué la qualification en demies pour 13 centièmes. Chez les hommes, William Reais s’est, quant à lui, qualifié pour les demies en terminant 4^e de sa série avec un chrono de 20’’50.