Régulation de la faune: La Roumanie veut tripler ses quotas d’abattage d’ours

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Régulation de la fauneLa Roumanie veut tripler ses quotas d’abattage d’ours

Le gouvernement entend se «parer à un danger imminent» face au développement jugé trop important de la population ursine.

Une ourse est photographiée à côté de ses trois oursons dans un observatoire d’ours à côté de la station touristique de Tusnad, dans le centre de la Roumanie, le 19 octobre 2019.

Une ourse est photographiée à côté de ses trois oursons dans un observatoire d’ours à côté de la station touristique de Tusnad, dans le centre de la Roumanie, le 19 octobre 2019.

AFP

Le gouvernement roumain a annoncé, jeudi, son intention d’autoriser l’abattage de 426 ours en 2023, contre 140 l’année dernière, arguant d’un développement trop important de cette espèce protégée et d’une multiplication des attaques. Cette décision est nécessaire pour «parer à un danger imminent», a écrit le Ministère de l’environnement dans une ordonnance. «Il n’y a pas de solution satisfaisante, car les ours à problèmes réinstallés par centaines sont revenus sur leur habitat d’origine ou ont créé de nouveaux conflits», a-t-il ajouté.

Quatorze morts en cinq ans

Au total, Bucarest a recensé 154 attaques entre 2016 et 2021: 158 personnes ont été blessées et quatorze tuées, selon les chiffres officiels. «Nous proposons cette mesure car trop de gens ont trouvé la mort et les indemnisations ont été trop élevées», a jugé récemment le ministre Barna Tanczos, disant vouloir revenir à une «densité optimale».

La Roumanie abrite la plus importante population d’ours d’Europe (hors de la Russie), d’après le gouvernement qui estime entre 7500 et 8000 le nombre d’individus présents sur son territoire.

«Cynique», selon Greenpeace

Dans un communiqué, Greenpeace a dénoncé une «décision cynique», contraire aux directives européennes, estimant que le pays s’expose à «une nouvelle procédure d’infraction». L’ONG entend déposer un recours contre cette hausse des quotas, autorisant le retour d’une «chasse commerciale». Jusqu’à présent, l’abattage était uniquement du ressort d’un personnel assermenté. La chasse sportive, qui attirait des amateurs du monde entier en quête d’un trophée, est quant à elle interdite depuis 2016 pour protéger l’espèce.

Suivi approximatif

La Roumanie fonde son suivi scientifique de la population ursine sur la récolte d’indices laissés sur le terrain, comme des empreintes, une méthode qui ne permet pas de procéder à un recensement exact. Les autorités avaient annoncé en 2021 la mise en place progressive du typage génétique permettant de déterminer l’identité de chaque animal, via le recueil sur le terrain de crottes et poils. Mais seulement 1200 échantillons ont été collectés à ce jour, sur un objectif de 18’000, a précisé le ministre.

(AFP)

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