AffaireLe Valais suspend l’expulsion de Nathalie Ngono
Le conseiller d’État valaisan Frédéric Favre soutient le permis humanitaire en faveur de l’aide soignante visée par un ordre d’expulsion au 1er mai. Voilà qui est de bon augure.


Le conseiller d’État valaisan en charge de la population et de la migration a suspendu l’ordre d’expulsion au 1er mai.
François Melillo/DR«Je soutiens la demande d’un permis humanitaire auprès du Secrétariat d’États aux migrations (SEM). Mais la décision finale devra être rendue par ce dernier. S’il venait à refuser la demande de permis «cas de rigueur», le Service cantonal de la population et de la migration (SPM) serait dans l’obligation de procéder au renvoi». Le conseiller d’État valaisan Frédéric Favre, dont dépend le SPM, prend une position claire dans le dossier qui concerne l’ordre d’expulsion de Nathalie Ngono, qui vit depuis 15 ans à Monthey et travaille dans un EMS à Collombey-Muraz.
Immense élan de solidarité
L’annonce lundi de l’expulsion de cette aide soignante camerounaise et de son fils de 6 ans a causé passablement de réactions de soutien en Valais, à commencer par l’EMS où elle travaille, La Charmaie, et le Conseil communal de Collombey-Muraz ou encore l’association valaisanne des EMS. La pétition de soutien lancée par son fils, qui étudie le droit à l’Université de Fribourg, a atteint les 10 000 signatures ce jeudi. Cet immense élan de solidarité ne pouvait laisser de marbre les autorités valaisannes, qui ont suspendu mercredi l’ordre d’expulsion.
Me Yves Rausis, l’avocat de Nathalie Ngono, se réjouit de cette situation nouvelle, mais reste prudent: «La décision finale revient au SEM, lequel peut encore refuser son approbation à la délivrance de l’autorisation de séjour rendant ainsi caduque l’octroi par le canton du Valais de cette autorisation de séjour. Effectivement ils peuvent encore prononcer, à ce stade, comme conséquence de leur refus d’approbation le renvoi de Suisse de Madame Ngono et de son fils».
«La mobilisation ne doit pas baisser»
Dans cette hypothèse, l’avocat a encore une cartouche dans sa poche: «Le cas échéant, il reste la possibilité de recourir, que j’espère ne pas devoir envisager, auprès du Tribunal administratif fédéral à Saint-Gall. C’est dire que la mobilisation ne doit pas baisser et que la détermination de la famille Ngono et de ses multiples soutiens compte plus que jamais».
L’avocat genevois aux origines valaisannes est cependant soulagé par la tournure des événements: «Il aurait été incompréhensible pour moi que le Valais terre d’accueil et d’ouverture expulse à l’entrée du mois de mai, et après tant d’années de doute et d’espérance trompée, une famille, dont finalement le seul reproche qu’on pourrait lui faire est d’avoir été une famille qui travaille, ne s’est jamais découragée et est parfaitement intégrée».