Tuée par un train à Orbe, elle avait choisi la trajectoire la plus dangereuse

Mardi matin à 07 h 30, la piétonne de 20 ans a été fauchée par la locomotive d’un convoi de Nestlé. À quelques mètres d’un passage piéton qui n’aura servi à rien. Son décès ne serait pas dû à un manque de signalisation au carrefour de la Longeraie dans la zone industrielle (ZI) d’Orbe, mais pourrait être la conséquence tragique d’une immense imprudence de sa part. Une hypothèse que les enquêteurs et la justice devront confirmer ou infirmer.

Que le feu ait été rouge ou vert, elle n’a pas emprunté ce passage clouté. Si elle l’avait fait dans les règles, elle aurait ensuite longé le trottoir et aurait quand même dû franchir les rails du trafic de marchandises pour atteindre le petit quai de gare de la ligne Orbe-Chavornay. L’issue aurait-elle été différente?

L’enquête pour déterminer les circonstances exactes de l’accident en est à ses balbutiements. Le Ministère public vaudois ne s’exprimera pas pour l’instant. Sur place, la seule topologie des lieux démontre que la malheureuse – qui venait de s’installer dans la ville du Jura-Nord vaudois – a choisi la trajectoire la plus dangereuse: elle a traversé les deux voies de circulation de la rectiligne, sans compter les véhicules qui sortent de la ZI face à elle, ainsi que les rails des wagons de marchandises qui roulent de part et d’autre de la route cantonale.

Elle rejoignait la ligne Orbe-Chavornay et son arrêt «Les Granges» dont la voie ferrée unique se situe juste à côté des rails dévolus au trafic de marchandises. Certains internautes ont critiqué cette Suissesse à peine le drame survenu. Les attaques ont fusé sur les réseaux sociaux, prétendant qu’elle avait des écouteurs vissés sur les oreilles, son smartphone en mains et qu’elle n’avait dès lors pas pu entendre ni voir la locomotive et encore moins réagir aux alertes du conducteur. À ce stade, aucune autorité judiciaire ne nous le confirme.

Contacté, l’administrateur du site Nestlé d’Orbe, Thomas Suter, ne communique pas non plus sur cet effroyable accident. «Pas avant la fin de l’enquête». Il est sous le choc, comme toutes les personnes qui travaillent dans ce même secteur et qui étaient là mardi matin au moment de l’impact fatal ou peu après. Tous ont entendu les sirènes des patrouilles et des ambulances dépêchées sur les lieux et/ou vu la tente blanche dressée par la police sur les rails pour protéger la victime et la scène des regards déplacés.

Cette tragédie intervient quatre ans après la mort d’une cycliste au même endroit. En avril 2017, cette quinquagénaire aurait chuté sur la route cantonale à cause des rails des convois de marchandises, elle avait ensuite été heurtée par une voiture. Des mesures drastiques de régulation du trafic rail-route-piéton avaient alors été prises. Le carrefour avait été complètement remodelé et modernisé afin de le sécuriser. Un revêtement spécial sur les voies industrielles avait également été posé.