Formule 1 - Grève des pilotes écartée de justesse

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Formule 1Grève des pilotes écartée de justesse

Après l’attentat contre une usine d’Aramco située à 18 kilomètres du circuit, les pilotes ont menacé de ne pas participer au Grand Prix d’Arabie saoudite. Ce n’est qu’au terme de 4 heures de discussions, vers 2 heures et demi du matin, samedi, qu’ils ont décidé de courir dimanche.

par
Luc Domennjoz Djeddah

Alors que la première séance d’essais allait débuter, vendredi, un missile a frappé des dépôts de pétrole de la société nationale saoudienne Aramco. Une gigantesque colonne de fumée pouvait être vue du circuit, situé à 18 kilomètres de l’usine attaquée. Peu après, l’attentat était revendiqué par des rebelles yéménites Houthis.

Évidemment, l’émoi était perceptible dans le paddock du circuit de la Corniche. Tard dans la soirée de vendredi, au terme d’une conférence de presse ayant duré 40 minutes, Stefano Domenicali, le patron de Liberty Media - la société qui détient les droits commerciaux de la F1 -, a déclaré que le circuit avait reçu des «garanties de sécurité» de la part des autorités locales. «Nous avons confiance dans les instances d’ici, a commenté l’Italien. Alors, bien sûr, il n’est pas question d’annuler la course. Les autorités locales sont toutes présents au circuit avec leurs familles, et ils ont mis en place un système de sécurité très efficace pour éviter tout attentat.»

Mais tard dans la nuit de vendredi à samedi, les pilotes se sont réunis pour exprimer leur mécontentement et leur hésitation à courir. Les directeurs d’écurie ont été convoqués à cette réunion, puis Stefano Domenicali a dû convaincre les pilotes que leur sécurité était assurée avant qu’ils n’acceptent, finalement, au terme de plus de quatre heures de réunion, de disputer la course demain. Leur réunion s’est terminée à deux heures et demie du matin, samedi.

«Comportements déviants»

La semaine dernière, Stefano Domenicali avait déjà dû justifier le maintien du Grand Prix d’Arabie saoudite après que le gouvernement avait procédé à l’exécution de 81 condamnés à la peine capitale. Certains de ces condamnés étaient accusés de terrorisme, mais d’autres de «comportements déviants» - ce qui inclut l’homosexualité.

Face à ces 81 exécutions, Stefano Domenicali a dû justifier qu’il est positif pour la F1 de visiter de tels endroits, puisque cela «ouvre» le pays à d’autres idées!

Aramco et la F1…

Attentats ou exécutions capitales, la F1 maintient donc la course de Jeddah contre tous les éléments… Le fait que le circuit arabe verse 60 millions de dollars par Grand Prix à Liberty Media, soit le montant le plus élevé de la saison, n’a évidemment rien à voir avec le maintien à tout prix (c’est le cas de le dire) d’une course dans le pays.

Sans compter (c’est encore le cas de le dire) que la compagnie nationale saoudienne Aramco compte parmi les principaux sponsors du championnat de F1 depuis quelques années.

Tourner le dos à un pays comme l’Arabie saoudite coûterait très cher à la F1, et aux écuries, qui reçoivent une part substantielle de ces revenus. Les patrons d’écurie ont donc une opinion sur le maintien de la course qu’il faut lire à la lumière de ces millions de dollars qui pleuvent sur eux en provenance directe d’Arabie saoudite…

 

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