Guerre en Ukraine, l’escalade tant redoutée a commencé

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Malmené par la contre-offensive ukrainienne, humilié par l’explosion du pont en Crimée, Poutine contre-attaque à coups de missiles sur les villes. Comment l’Occident peut réagir?

Eric Felley
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Eric Felley
Une jeune femme inspecte un char russe détruit et abandonné dans la région de Kharkiv le 9 octobre.

Une jeune femme inspecte un char russe détruit et abandonné dans la région de Kharkiv le 9 octobre.

AFP

Nombreux en Suisse suivent la guerre en Ukraine jour après jour. Depuis fin août, celle-ci est marquée par l’évolution de la ligne de front en faveur des Ukrainiens avec la reprise de Kharkiv et sa région, puis celle de Lyman. La semaine dernière, c’est la poussée des forces ukrainiennes pour reprendre la ville de Kherson qui retenaient l’attention des observateurs. Et puis samedi, l’explosion du pont qui relie la Russie à la Crimée, dont on ignore les instigateurs, a été ressentie comme un pied de nez au président Vladimir Poutine.

Laver les affronts

La réponse ne s’est pas fait attendre. Ce lundi matin, les forces russes, qui ont un nouveau commandant, le général Sergueï Sourovikine, ont envoyé des missiles sur Kiev et d’autres villes ukrainiennes, dont Lviv à l’ouest. Ces frappes loin de la ligne de front, visent essentiellement des infrastructures civiles et sèment la terreur parmi les habitants. Le conflit a clairement changé de dimension ce lundi, la Russie ayant décidé de laver les affronts de ces derniers temps et de monter d’un cran dans la violence.

Vladimir Poutine a gagné en Tchétchénie et en Syrie en pratiquant une destruction massive de l’adversaire sans égard pour les populations. Va-t-il en arriver à cette extrémité avec l’Ukraine? Selon l’ancien président Dmitri Medvedev, les quelque 80 missiles envoyés ce lundi ne sont qu’un début: «Le premier épisode s’est joué, a-t-il déclaré, il y en aura d’autres». Les Occidentaux laisseront-ils faire si les Russes entendent martyriser Kiev et d’autres villes du pays, comme Grozny en 2000 ou Alep en 2016? Ces prochains jours, ces prochaines semaines s’annoncent cruciales.

Impasse totale

Ce qu’il faut hélas constater aujourd’hui, c’est l’impasse diplomatique totale dans laquelle se trouve ce conflit. D’un côté, Vladimir Poutine a annexé les quatre territoires du sud-est de l’Ukraine, qui sont censés appartenir à la Russie pour l’éternité. De l’autre, Volodymyr Zelensky répète inlassablement qu’il rétablira l’intégralité du territoire ukrainien, Crimée comprise. Dans cette configuration, on ne voit pas l’ombre d’un début de solution pacifique pour les semaines ou les mois à venir.

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