FranceSuspect n°1, le mari de l’infirmière disparue est interrogé
Disparue en décembre 2020, Delphine est toujours recherchée. Son époux, détenu depuis juin, est entendu ce vendredi. Il nie toute responsabilité mais est inculpé pour meurtre.

Ce 15 octobre 2021, le fourgon pénitentiaire transfère Cédric J. de la prison où il est détenu au tribunal où il va être interrogé.
AFPDix mois après la disparition de Delphine J., une infirmière de 33 ans, son mari Cédric était entendu vendredi au palais de justice de Toulouse par les deux magistrates qui l’ont mis en examen pour meurtre en juin. Cédric J. est arrivé vers 8h35 au tribunal dans un fourgon de l’administration pénitentiaire aux vitres teintées qui s’est engouffré dans un parking souterrain du bâtiment. Il s’agit du premier interrogatoire du suspect n°1 en qualité de mis en examen.
En février, ce peintre-plaquiste de 34 ans avait été entendu comme partie civile, par ces juges en charge de l’enquête depuis fin décembre 2020. L’audition devrait durer plusieurs heures, selon ses avocats qui ont indiqué qu’ils ne s’exprimeraient qu’à l’issue de l’interrogatoire.
Cédric J., intérimaire dans le secteur du bâtiment, dément toute implication dans la disparition de sa femme et a déposé trois recours devant la justice pour réclamer sa remise en liberté. Il est détenu depuis le 18 juin à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, en quartier d’isolement.
Indices graves et concordants
«C’est la première fois qu’il va être interrogé sur le fond par les magistrates. On n’attend pas grand-chose de cette audition. On attend que les questions soient posées de manière objective, dans des conditions sereines, plus convenables que pendant la garde à vue», a déclaré à l’AFP son avocate, Emmanuelle Franck. Pour les défenseurs de Cédric J., qui dénoncent une «absence de preuves», une «erreur judiciaire» se profile si la justice reste campée sur ses positions.
De son côté, la justice met en avant «des indices graves et concordants» qui, mis bout à bout, ont conduit les enquêteurs à soupçonner le mari. Delphine, qui travaillait comme infirmière de nuit dans une clinique d’Albi, et Cédric J. vivaient avec leurs enfants âgés de deux et six ans dans une villa encore en chantier à Cagnac-les-Mines, un village du Tarn. Le 16 décembre 2020 à l’aube, son mari signalait sa disparition aux gendarmes.
Peu avant Noël et quelques semaines après la condamnation de Jonathan Daval pour le meurtre de sa femme Alexia, cette affaire avait suscité un grand émoi. A ce jour, les recherches pour retrouver Delphine J. se poursuivent.