Hockey sur glaceTous les clubs ne suivent pas le même régime de tests
À l’heure où les cas positifs explosent dans certains vestiaires de National League, mais pas tous, la question de l’équité se pose. Le point en Suisse romande.


En National League, les protocoles sanitaires varient d’un club à l’autre.
Estelle Vagne/freshfocusTout le monde n’est pas à l’aise face à ce sujet de discussion. Mais c’est une réalité dont chacun est conscient. En National League, les protocoles sanitaires peuvent varier d’un club à l’autre, selon les recommandations des médecins cantonaux (et d’équipe). Les politiques de tests de dépistage en font partie.
Pour résumer, ceux-ci ne sont pas forcément réguliers, et la tendance à ne tester qu’à l’apparition de symptômes semble répandue, sans pour autant être pratiquée dans les mêmes proportions partout. Dans ces conditions, à l’heure où les cas positifs explosent en Suisse et dans certains vestiaires de National League, mais pas (encore) tous, la question de l’équité se pose. D’autant plus quand on sait que «95% des cas sont asymptomatiques» selon les estimations de la Ligue.
Partie prenante du seul match rescapé de la journée de dimanche, avec aucun cas de Covid-19 déclaré, FR Gottéron admet volontiers ne tester «qu’à l’apparition de symptômes». Impossible toutefois d’obtenir une réponse à la question: «Avez-vous dérogé à votre politique pour le retour à l’entraînement après Noël par acquit de conscience?»
Tous les autres Romands touchés
Le HC Bienne, d’ordinaire adepte du test sur symptôme également, l’a fait, «pour être sûr». Résultat: «Trois cas positifs, alors que tout le monde est vacciné et que les deux tiers du vestiaire ont reçu leur booster», précise le directeur sportif seelandais, Martin Steinegger.
«C’est comme ça depuis le début de la pandémie: il y a des disparités selon les médecins cantonaux et d’équipe.»
Même procédé au HC Ajoie, où «l’on n’avait pas pratiqué beaucoup de tests depuis le début de la saison», mais où «là on s’est dit qu’il fallait le faire vu la situation globale», selon le manager, Vincent Léchenne. Résultat: «Dix-sept infections, à la surprise générale vu le nombre de cas asymptomatiques et en sachant que seuls trois de nos joueurs ne sont pas entièrement vaccinés».
Les deux autres représentants romands, GE Servette et le Lausanne HC, ont aussi découvert respectivement «huit» et «une quinzaine» de cas après Noël, malgré un taux de vaccination frôlant les 100% au cumul.
Une règle commune? «Difficile»
D’où cette question: si disparités entre certains clubs il y a bien, ne devrait-on pas y remédier? Malgré l’immunité actuelle de son équipe, le directeur sportif de FR Gottéron, Christian Dubé, ne serait pas contre. «Bien sûr qu’il faudrait dans l’idéal instaurer un système uniformisé, admet-il. Mais dans le même temps, c’est comme ça depuis le début de la pandémie: il y a des disparités selon les médecins cantonaux et d’équipe.»
«Comme les directives cantonales sont différentes, notamment en matière de quarantaines, c’est difficile de mettre en place une politique de tests identique au niveau national, abonde Martin Steinegger. L’autre problème, c’est la capacité des laboratoires. En cette période où les cas positifs explosent, à Bienne on ne veut pas encore les surcharger avec des analyses tous les deux jours ou toutes les semaines en l’absence de symptômes, d’autant moins au regard de notre taux de vaccination.»
«On a aussi une responsabilité envers nos familles et la société.»
Vincent Léchenne, lui, avance l’argument financier et «le coût» que représenterait l’organisation de tests réguliers. «Mais il faut réfléchir à tous les aspects, ajoute-t-il. Il y a la volonté de disputer un maximum de matches et il y a la santé des acteurs.»
Le dirigeant jurassien est rejoint sur ce dernier point par ses homologues lémaniques, Marc Gautschi et John Fust, qui soulèvent tous les deux la question de l’«éthique». «On a aussi une responsabilité envers nos familles et la société», conclut le manager général lausannois.