Football - Timothy Fayulu: «Comme si on me tirait une balle»

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FootballTimothy Fayulu: «Comme si on me tirait une balle»

Le gardien du FC Sion s’est exprimé sur les comportements racistes dont il a été victime à Saint-Gall samedi soir. Une procédure a été ouverte par la SFL.

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Sport-Center
Timothy Fayulu (à gauche) en discussion avec le Saint-Gallois Nicolas Lüchinger.

Timothy Fayulu (à gauche) en discussion avec le Saint-Gallois Nicolas Lüchinger.

Claudio Thoma/freshfocus

Samedi soir, le FC Sion a ramené un point inespéré du Kybunpark, grâce à un but de Guillaume Hoarau au bout du temps additionnel. Mais ce n’est pas le scénario fou qui a retenu l’attention. Très vite, celle-ci a bifurqué vers les insultes racistes dont a été victime Timothy Fayulu par une partie du public saint-gallois à la fin de la rencontre.

Très touché, le gardien sédunois s’est effondré en larmes dans les vestiaires et a refusé de s’exprimer à chaud. Au lendemain de ces incidents, il est sorti du silence à travers un communiqué diffusé par le club valaisan. «Je suis très mal, ça ne va pas très bien, indique-t-il. Ce qui s’est passé hier (ndlr: samedi), je n’ai pas de mots pour décrire ça. Après les matches, c’est déjà compliqué de dormir, mais après cet événement, ce fut encore plus compliqué.»

Fayulu est revenu en détail sur le comportement des ultras qui l’ont pris à partie: «Premièrement, ils me lançaient de la bière et des briquets, mais ce n’est rien. Après, au moment de récupérer mon linge, j’entends «Scheiss Fayulu, Monkey Fayulu». En gros, ils me traitaient de singe. [...] Je ne me suis jamais fait tirer dessus, mais c’est comme si on me tirait une balle.»

Une plainte va être déposée

Timothy Fayulu devrait porter plainte. «Avec mes avocats et le club, on va regarder ça et mettre en place quelque chose.» Et de poursuivre: «Hier, ça m’a touché moi et je n’ai pas envie que quelqu’un d’autre ne vive ça. J’espère que tous les clubs et la ligue feront quelque chose pour ce qui s’est passé afin d’anticiper et que cela ne se reproduise plus dans notre championnat.»

Dans son malheur, le Genevois a reçu de nombreuses marques de soutien. À commencer par ses coéquipiers, qui l’ont largement entouré à la fin du match. Le vice-président du FC Sion, Gelson Fernandes, est également monté au créneau pour l’épauler: «Il faut que justice soit faite. [...] Comme club, nous serons là pour lui car il fait partie intégrante de la famille comme l’ensemble des autres joueurs peu importe leurs origines.»

La SFL ouvre une procédure

Un peu plus tôt dans la journée, Saint-Gall s’est fendu d’un communiqué pour clarifier sa position. «Le racisme et la discrimination, les comportements insultants et irrespectueux et les malentendus sous prétexte d'émotions n'ont pas leur place au FC St-Gall 1879. Nous condamnons fermement toute forme d'agression antisportive et de violence verbale envers les joueurs et les arbitres. [...] Nous présentons nos excuses au gardien de but de Sion Timothy Fayulu et l'assurons, ainsi que tous les autres joueurs du FC Sion, de notre respect et de notre soutien total.»

Par ailleurs, la Swiss Football League (SFL) a annoncé l’ouverture d’une procédure suite aux incidents survenus au Kybunpark. «Depuis plusieurs années, la SFL s’engage officiellement pour condamner avec véhémence toute forme de racisme ou de discrimination», a fait savoir l’instance.

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