Présidentielle françaiseMélenchon et Pécresse mobilisent pour le sprint final
Plusieurs candidats à la présidentielle française ont tenu un dernier meeting, dimanche, à une semaine du premier tour. L’abstention pourrait être massive.

Jean-Luc Mélenchon était en meeting, ce dimanche.
ReutersAppel à «renverser la table» pour Valérie Pécresse, «vote efficace» pour Jean-Luc Mélenchon: plusieurs candidats, après Emmanuel Macron, ont galvanisé dimanche leurs troupes, alors que débute le sprint final une semaine avant le premier tour de la présidentielle.
Selon une enquête Ipsos, l’abstention pourrait grimper le 10 avril à 30%, soit le niveau le plus haut pour un premier tour d’une présidentielle sous la Ve République. Battant ainsi le record de 2002 (28,4%) qui avait vu le candidat d’extrême droite Jean-Marie Le Pen se qualifier pour la première fois au second tour. Elle toucherait en premier lieu la gauche et les classes populaires.
«Ce serait une faute politique»
Dans de telles conditions, «bien sûr» qu’Emmanuel Macron peut perdre, a affirmé le chef de file des députés de la majorité Christophe Castaner dimanche sur RMC, «ce serait une faute politique», une «arrogance», que «de laisser penser qu’une élection est pliée d’avance».
Face au remake de 2017 annoncé, le candidat de gauche le mieux placé (autour de 15%) Jean-Luc Mélenchon espère bien décrocher un billet en finale. Pour concrétiser cette «remontada» espérée, il a rassemblé quelque 25’000 personnes malgré le froid sur l’emblématique place du Capitole à Toulouse, un des plus solides bastions des «gilets jaunes» lors de la crise de 2018-19.
Dès les premières minutes, le leader insoumis a vilipendé le discours d’Emmanuel Macron la veille: «Il a dit que le pouvoir d’achat a augmenté d’une façon historique, c’est faux, le premier trimestre 2022 est le record de baisse du pouvoir d’achat depuis 10 ans. Et sans doute n’a-t-il pas été à la pompe depuis longtemps.»
«Renverser la table»
À droite, Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, au coude à coude avec l’ancien polémiste d’extrême droite Eric Zemmour (autour de 10%), a tenté de remobiliser un électorat très courtisé par ses adversaires, de l’extrême droite au candidat Macron.
«Il nous reste une semaine pour convaincre, pour renverser la table», a affirmé la candidate LR, devant 5000 sympathisants à Paris qui ont brièvement sifflé le nom de Nicolas Sarkozy avant l’arrivée de la candidate qu’il n’a toujours pas soutenue officiellement. Elle a dénoncé le «scénario cynique» d’Emmanuel Macron qui «veut une nouvelle fois un face-à-face avec les extrêmes pour s’assurer de l’emporter au deuxième tour».
«Il ne vous calcule même pas»
Se présentant comme la seule légataire de la droite face aux «faussaires», elle a répété que le président-candidat «ne porte pas une politique de droite». Le président par intérim du RN a pour sa part plaidé sur LCI pour un «vote efficace» en s’adressant justement aux électeurs de Valérie Pécresse et d’Eric Zemmour, afin que Marine Le Pen puisse «avoir la plus forte dynamique possible dès le 1er tour pour créer les conditions d’un très large rassemblement au second tour».
Dernier meeting aussi à Paris pour la socialiste Anne Hidalgo, au plus bas dans les sondages, autour de 2%. «Il ne vous calcule même pas», a-t-elle lancé aux électeurs de gauche tentés par Emmanuel Macron, les invitant à «revenir à leur famille d’origine».
«Vote efficace»
Devant 2400 partisans, elle a également mis en garde contre le «vote efficace» vanté par le leader insoumis: «Comment un candidat qui a théorisé la fin de la gauche, puis qui dans les élections locales a combattu tout le reste de la gauche, pourrait maintenant représenter un quelconque espoir pour la gauche?» a-t-elle demandé.
Yannick Jadot, en déplacement à Nanterre, a dénoncé «un quinquennat de déni climatique». Nathalie Arthaud (LO) a appelé en meeting les «travailleurs» à la mobilisation, car «de l’argent il y en a, dans les caisses du patronat». De son côté, Philippe Poutou (NPA) a participé à une manifestation contre l’extrême droite dans la capitale.