EspagneLes corridas exclues du chèque culture pour les jeunes
Alors que le chèque culture ne couvrira pas les corridas, la tauromachie fait partie du patrimoine culturel à défendre, même si elle divise les Espagnols.

Le «chèque culture» offert par le gouvernement de gauche espagnol aux jeunes de 18 ans ne couvrira pas les corridas, a indiqué jeudi le ministère de la Culture, s’attirant les foudres du monde de la tauromachie et de la droite. Au pays des «toros», le sujet agitait les réseaux sociaux et le gouvernement de coalition de Pedro Sanchez réunissant les socialistes – divisés sur le thème – et la gauche radicale de Podemos, vigoureusement opposée à la tauromachie.
Alors que le ministre socialiste de la Culture, Miquel Iceta, avait laissé planer le doute mercredi, il a fini par trancher. Les corridas «ne seront pas incluses», a expliqué à l’AFP son ministère jeudi, en soulignant que «le rayon d’action de ce chèque culture ne couvrira pas tous les éléments décrits par notre législation comme culturels». Car, même si elle divise les Espagnols, la tauromachie fait partie du patrimoine culturel à défendre, selon une loi votée en avril 2015, lorsque les conservateurs étaient au pouvoir.
Et à ce titre, «le chèque culture doit inclure les corridas» car «selon la loi, la tauromachie fait partie du patrimoine culturel de ce pays», a lancé sur Twitter la Fondation Taureau de combat (Fundacion del Toro de Lidia), la principale organisation du secteur. «Les corridas sont de la culture et auraient dû être incluses», a également critiqué le président de l’Andalousie (sud), la région la plus peuplée du pays, Juan Manuel Moreno, du Parti Populaire (droite).
Annoncé mercredi par Pedro Sanchez, le chèque culture, d’un montant de 400 euros, s’adresse aux jeunes qui fêteront leurs 18 ans en 2022. Sur le modèle de ce qui «existe en France et en Italie», ce chèque est une «aide directe aux jeunes» destinée à «l’achat de livres ou de n’importe quelle activité artistique, scénique, comme le théâtre, le cinéma, la danse, la musique», avait-il déclaré. Au total, près d’un demi-million de jeunes pourraient potentiellement être concernés par cette mesure avec 454’591 personnes nées en Espagne en 2004, selon les données de l’Institut national de la statistique (INE).