Commentaire - Lettre ouverte aux non-vaccinés

Vous êtes environ 1,5 million d’adultes en Suisse à ne pas avoir été vaccinés, depuis la campagne lancée il y a une année. Malgré le Moderna ou le Pfizer qui protègent des formes graves de la maladie, malgré la menace du Covid long, malgré la semaine nationale de la vaccination, malgré les appels à la solidarité d’Alain Berset et de Guy Parmelin, malgré tout, vous avez tenu bon, vous n’êtes toujours pas vaccinés. Vous faites donc partie du socle des irréductibles.

Dès qu’on a parlé de vaccination en Suisse, plusieurs sondages l’avaient prédit: un quart de la population ne se fera jamais vacciner. Il est important de rappeler que vous êtes dans votre bon droit, alors que beaucoup de portes se ferment aujourd’hui autour de vous, à cause de votre décision. Certains ne voudraient même plus vous voir. Dimanche, selon un sondage du «SonntagsBlick», une majorité parmi les seniors de ce pays souhaiterait votre confinement complet, comme en Autriche.

Personne n’a souhaité en arriver là et pourtant nous y sommes. Petit à petit, par un glissement de nos principes, nous avons justifié l’idée de cette discrimination temporaire pour éviter la surcharge hospitalière. C’est bien là votre problème. Quand vous êtes infectés, vous exigez beaucoup de soins, beaucoup de personnel soignant et il nous en manque. Derrière les restrictions qu’on vous impose, subsiste encore le secret espoir, du côté de Berne, que vous allez céder. Mais c’est probablement mal vous connaître.

Il y a un point pour vous: l’immunité des personnes guéries paraît plus solide que celle des vaccinés. Les cas de personnes qui ont eu deux fois le Covid sont plutôt rares. Maintenant, la situation des vaccinés n’est pas aussi bonne qu’espérée. Après quatre mois, les deux doses n’offrent plus la protection optimale. Il en faut une troisième et nul ne s’aventure à garantir qu’elle soit efficace contre le variant Omicron. En plus, il faudrait se faire tester même en étant vacciné, si on applique la règle des 2G+.

Il faut l’admettre, à l’approche de Noël, les vaccinés sont un peu dans le doute, alors que les non-vaccinés campent sur leurs positions tranchées. Ce qui nous réunit finalement, ce sont les masques, le lavage des mains et les gestes barrière. Ce qui nous réunit aussi, c’est l’espoir que cette situation ne soit qu’une parenthèse à refermer aussi vite que possible. Et vivement le retour des beaux jours!