FootballMalgré les résultats sportifs, la peur règne à Bâle
Plus de 20 employés remerciés, un avenir financier incertain, l’ambiance est lourde depuis le changement de direction au FC Bâle.

De gauche à droite: le président Reto Baumgartner, le propriétaire et vice-président David Degen et Daniel Buechi, conseiller de David Degen et délégué du conseil d’administration.
Marc Schumacher/freshfocusLe FC Bâle trône en tête du championnat, on peut se dire que tout roule pour le club rhénan. Mais selon des recherches du «SonntagsBlick», la réalité est bien différente en coulisse. Certains employés en seraient même à regretter le très décrié Roland Heri, qui ne s’était séparé de presque aucun collaborateurs lorsqu’il était aux commandes du FCB.
En effet, son successeur Daniel Büchi, nommé en mai par le nouveau propriétaire David Degen, doit composer avec une situation décrite par le journal alémanique comme «précaire». Plus de 20 personnes, sur les 300 employés que compte le club, ont déjà été remerciées. D’autres devraient bientôt s’ajouter à la liste.
Trois médecins évincés
Un exemple de cette dynamique se retrouve dans le fait que les trois médecins du club, Felix Marti, Markus Weber et Markus Rothweiler, ont été écartés malgré une énorme implication et des velléités financières décrites comme modestes par le journal.
Felix Marti était par exemple membre d’honneur du club depuis 42 ans et avait concédé de grands sacrifices lors de la relégation de l’ogre bâlois entre 1988 et 1994. Il a été informé de son départ au pied levé, sans aucune forme de reconnaissance.
Le lendemain, les trois médecins étaient écartés et Dani Büchi parlait d’incidents qui ont précipité la séparation. C’est désormais une clinique privée, la Rennbahnklinik à Muttenz, qui s’occupera de soigner les joueurs du FCB.
La stratégie sportive en question
Plusieurs employés s’interrogent sur cette période d’austérité, surtout après la politique mise en place par le club sur le marché des transferts. Onze joueurs sont venus renforcer les rangs bâlois, avec parfois des plus-values peu évidentes en comparaison des profils issus du système de formation rhénan.
Selon le "SonntagsBlick", il s’agit d’une stratégie délibérée pour combler le trou de plus de 20 millions qu’affiche le budget du club. En remportant le championnat et en accédant à la Ligue des champions, 30 millions pourraient être empochés et ainsi remettre le club à flot.
Désormais tout se monnaie
Mais en attendant, chaque centime compte pour la nouvelle direction de David Degen. Le journal révèle que les employés doivent maintenant s’acquitter de 160 francs par mois pour avoir accès à une place de parking. Il précise aussi qu’aucun 13e salaire n’est versé, mais est compensé en «goodies».
Certains employés ont été informés qu’ils pouvaient garder leur poste, à condition de réduire fortement leur salaire. Une situation qui deviendrait intenable pour la majorité d’entre eux. Dans ce contexte, peu d’employés ont goûté la fête organisée par Büchi jeudi dernier au Parc Saint-Jacques, jugée contradictoire avec les licenciements. Certains l’ont donc boycottée.
«Satisfaits»
Confronté à cette situation par le journal alémanique, le club a tenu sa ligne, exprimant sa satisfaction. Et il confirme que d’autres départs auront lieu, pour «remettre le club sur une base économique saine» et que tous les domaines seront touchés.
Concernant les partenaires financiers, aucun ne semble se profiler à l’horizon selon le "SonntagsBlick".
Le responsable de la formation remercié
Lundi, une autre tête tombait dans les rangs bâlois. Par voie de communiqué, le club annonçait se séparer de Percy van Lierop, impliqué dans la formation. Passé par le secteur de formation du RB Salzbourg et de l’Ajax Amsterdam, il était arrivé à Bâle début 2020 dans le rôle de responsable des jeunes talents, avant d’être rétrogradé responsable de la formation au changement de direction en mai 2021, selon "Blick".
Le coup de balai n’a pas non plus épargné les anciennes légendes du club Massimo Ceccaroni, ainsi que le gardien Franco Costanzo.