Somaliland«La Chine ne peut pas nous dicter sa conduite»
Pékin «ne peut pas dicter» ses relations étrangères au Somaliland, a affirmé son chef de la diplomatie vendredi lors d’un voyage à Taïwan visant à montrer la solidarité entre les deux démocraties autonomes.

Le ministre des Affaires étrangères du Somaliland Essa Kayd Mohamoud.
REUTERSEn visite à Taïwan, le ministre des Affaires étrangères du Somaliland Essa Kayd Mohamoud a répété vendredi lors d’une conférence de presse que sa région, qui a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, pouvait être amie avec qui bon lui semblait. «Laissez-moi vous dire une chose: le Somaliland est un pays souverain», a-t-il affirmé.
«Nous sommes nés libres, nous resterons libres et nous mènerons nos affaires comme nous le voulons. La Chine ne peut pas nous dicter sa conduite. Les autres pays ne peuvent pas nous dicter leur conduite».
M. Kayd a assuré que le Somaliland est ouvert à tous les pays, à partir du moment où ils «respectent notre intégrité en tant que pays souverain». «Je veux vous dire que nous sommes ouverts à tous ceux qui viennent et veulent faire des affaires avec nous sans aucune condition», a-t-il ajouté.
Sa délégation, qui comprend le ministre des Finances, a également vanté la possibilité d’un accord d’investissements avec Taïpei, en particulier dans le domaine de l’exploration pétrolière et gazière.
Taïwan et le Somaliland se sont rapprochés ces dernières années, échangeant des ambassades de facto en 2020 et se trouvant des affinités en tant que démocraties non reconnues par la plupart des pays du reste du monde.
Colère de la Chine
La visite de haut rang à Taïpei de cette semaine a provoqué la colère de la Chine, qui accuse Taïwan de «chercher à faire du séparatisme». Pékin voit Taïwan comme partie intégrante de son territoire et s’est promis de reprendre l’île, par la force si nécessaire.
Après sa déclaration d’indépendance en 1991, le Somaliland s’est développé en un îlot de stabilité, alors que la Somalie a été minée par des décennies de violence politique. La Somalie a dénoncé l’échange de bureaux entre Taïwan et le Somaliland comme une «tentative téméraire» de porter atteinte à sa souveraineté, tandis que Pékin a accusé Taïpei de séparatisme et d’«agir avec désespoir».
L’agressivité de la Chine envers Taïwan s’est renforcée sous la présidence de Xi Jinping, avec notamment une multiplication des incursions d’avions de guerre dans la zone de défense aérienne de l’île.