Hockey sur glace - Descloux n’aurait pas voulu que Bienne arrête d’attaquer

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Hockey sur glaceDescloux n’aurait pas voulu que Bienne arrête d’attaquer

Le portier de GE Servette, qui a manqué un blanchissage pour 8 secondes, réprouve le geste de Merzlikins en NHL. Il revient sur ce succès important de son équipe qui retrouve gentiment son ADN.

Christian Maillard
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Christian Maillard
Gauthier Descloux a été élu homme du match côté servettien ce mardi aux Vernets.

Gauthier Descloux a été élu homme du match côté servettien ce mardi aux Vernets.

ERIC LAFARGUE

S’il a logiquement été élu «homme du match» du côté de GE Servette pour sa performance majuscule face à Bienne, Gauthier Descloux n’arrivait pas à se réjouir «totalement» – à chaud – de ce prix et surtout de ce deuxième succès d’affilée des Aigles si important, ce mardi aux Vernets. La faute à ces arbitres qui lui ont gâché son plaisir en fin de rencontre en ne sanctionnant pas une obstruction flagrante de Yannick Rathgeb dans sa zone, ce à huit secondes de la fin, alors qu’il allait connaître son premier blanchissage de la saison.

«Je me dis qu’on fait tous un job différent, mais je suis un peu frustré de la décision à la fin, car pour moi il y a des petites choses à revoir, lâche le portier des Grenat. Parfois il y a un tout petit bout de cuissettes qui se trouve dans la zone et on annule des buts qui devaient être d’un point de vue sportif validés. Et de l’autre quand il y a un contact dans notre périmètre, comme ce soir, la règle aurait voulu qu’on annule la réussite du Biennois. Maintenant, le plus important ce sont vraiment ces trois points.» Alors que la pression retombe gentiment, son sourire revient tout à coup, comme par enchantement.

«J’aime beaucoup ce qui est en train de se passer dans le vestiaire. J’aime aussi notre comportement sur la glace où on recommence à avoir un Ge/Servette qui joue à cinq joueurs»

Gauthier Descloux, gardien de GE Servette

À l’image du gardien No 1 des Aigles, c’est toute l’équipe qui a su élever son niveau de jeu ce mardi, comme ce fut déjà le cas samedi passé à Lugano. «J’aime beaucoup ce qui est en train de se passer dans le vestiaire, se réjouit le gardien des Vernets. J’aime aussi notre comportement sur la glace où on recommence à avoir un Ge/Servette qui joue à cinq joueurs, un Ge/Servette soudé et un public qui est derrière. Je crois que là, on a un bon «momentum» et ce serait vraiment sympa de le garder encore un moment. Ce serait vraiment super de continuer ça avant la pause.»

Le Fribourgeois pense notamment à cette partie de vendredi à la BCF Arena. «Ce derby contre Gottéron est toujours important pour moi, pour l’équipe et nos fans, rappelle-t-il. Mais en attendant, il faut profiter de cet instant présent car ce n’est pas tous les jours qu’on en gagne deux de suite», se marre Gauthier, qui attendait ce moment-là depuis le 14 septembre, quand les Grenat avaient enchaîné deux victoires. à Langnau (aux tirs au but) puis face à Berne.

Et pourtant, ce mardi, il n’a pas senti dans son dos les encouragements de… Tanner Richard et de Benjamin Antonietti au milieu des fans des Grenat, comme c’était le cas samedi au Tessin. «Il est vrai que c’était génial de leur part, sourit le gardien. Cela devait être quelque chose de cool à vivre pour les fans mais c’est aussi quelque chose qui nous tient à cœur, nous les joueurs, quand on n’est pas sur la glace, de regarder des matches de hockey.»

«Avec l’équipe qu’on a cette saison, si on joue un hockey comme celui-là, on va en gagner plus qu’on va en perdre, c’est certain»

Gauthier Descloux, gardien de GE Servette

S’il est convaincu que lui et ses coéquipiers sont sur la bonne voie, Descloux ne veut pas encore parler de déclic pour autant, pas encore maintenant. «Je pense que c’est encore trop tôt, tempère le goalie. Cela dit, avec l’équipe qu’on a cette saison, si on joue un hockey comme celui-là, on va en gagner plus qu’on va en perdre, c’est certain. C’est à nous d’être vraiment capable de penser à court terme. C’est ce que nous avons fait sur ces deux derniers matches où on s’est concentrés sur un tiers à la fois, sans essayer de tuer le match à des moments où cela n’est pas nécessaire. Il est important de se focaliser sur le moment présent.»

«Autant le geste de Merzlikins est joli et humainement sympa, je trouve cela antisportif. Ce n’est pas quelque chose que j’apprécie dans le monde du sport»

Gauthier Descloux fait allusion au portier des Blue Jackets qui a demandé à ses joueurs d’attaquer pour permettre au gardien des New York Rangers de réaliser un blanchissage

Comme cette dernière minute de jeu, aux Vernets, où il aurait tellement mérité que ses filets ne tremblent pas, que Yannick Rathgeb et Bienne ne cherchent pas à tout prix à sauver l’honneur. Qu’ils s’inspirent peut-être du geste d’Elvis Merzlikins qui a récemment demandé à son équipe des Columbus Blue Jackets d’arrêter d’attaquer pour permettre au gardien d’en face, son ami Igor Shesterkin des New York Rangers, de réussir un «cleansheet». Cela dérange toutefois Gauthier Descloux. «Autant le geste est joli et humainement sympa, je trouve cela antisportif, estime-t-il. Si je lui lève mon chapeau de l’avoir fait, ce n’est pas quelque chose que j’apprécie dans le monde du sport. À un moment donné, on est là pour gagner des matches…»

Comme ce mardi soir aux Vernets et il l’espère très fort ce vendredi à Fribourg.

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