Argentine sous le chocManifestations de soutien à Kirchner après l’attentat
Des citoyens sont attendus dans plusieurs villes pour témoigner de leur solidarité envers la vice-présidente Cristina Kirchner qui a échappé à la mort.

Des partisans restent devant la résidence de la vice-présidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner à Buenos Aires, le 2 septembre 2022.
AFPDes manifestations de soutien, à l’appel de secteurs proches du gouvernement, se préparaient vendredi dans plusieurs villes d’une Argentine sous le choc, pour témoigner la solidarité avec la vice-présidente Cristina Kirchner, victime jeudi soir d’une tentative d’assassinat qui a choqué le pays et suscité des condamnations internationales. Le plus grand rassemblement devait démarrer de la Plaza de Mayo à Buenos Aires, face à la présidence, lancé par la coalition au pouvoir Frente de Todos (péronisme de centre-gauche) «avec le drapeau pour défendre la démocratie»
Jour décrété férié
Le jour a été décrété férié par le président Alberto Fernandez qui a qualifié l’attentat de «fait d’une énorme gravité, le plus grave survenu depuis que notre pays a retrouvé la démocratie» en 1983. Selon des images de plusieurs télévisions, l’homme qui a apparemment agi seul, a pointé une arme de poing vers la tête de Mme Kirchner, à quelques mètres à peine, et a semblé appuyer sur la gâchette sans qu’aucun coup de feu ne parte, alors qu’elle se mêlait à des sympathisants au bas de son domicile, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires.
«Cristina est en vie, car pour une raison qui n’a pas encore été confirmée techniquement, l’arme qui contenait cinq balles n’a pas fait feu bien qu’ayant été déclenchée», a affirmé le président Fernandez dans son allocution quelques heures après l’incident. L’homme arrêté a été identifié comme Fernando André Sabag Montiel, 35 ans, de nationalité brésilienne avec une mère argentine et un père chilien, selon des sources policières citées par l’agence de presse officielle Télam. Vivant en Argentine depuis 1993. Il avait été arrêté le 17 mars 2021 pour port d’armes. Le pape François, ancien archevêque de Buenos Aires, a envoyé vendredi un message de «solidarité» et de «proximité en ce moment délicat» où il dit prier pour que «l’harmonie sociale et le respect des valeurs démocratiques prévalent toujours».
Procès en cours
Depuis onze jours, des centaines de sympathisants se rassemblent chaque soir au bas du domicile de la vice-présidente pour marquer leur soutien depuis que 12 années de prison ont été requises contre elle par la justice dans une affaire de corruption. Vendredi matin étaient encore présents des militants au milieu d’une forte présence policière. L’ancienne présidente Cristina Kirchner (2007-2015) est actuellement en procès pour fraude et corruption, un procès pour partie en mode virtuel, auquel elle n’assiste pas. Le 22 août, l’accusation a requis contre elle une peine de 12 ans de prison et une inéligibilité à vie, dans ce procès qui porte sur des attributions de marchés publics dans son fief de Santa Cruz (sud), pendant ses deux mandats présidentiels.
«Todos somos Cristina»
Après l’annonce de l’agression, des centaines de personnes ont afflué au carrefour des rues Juncal et Uruguay, scandant «S’ils touchent à Cristina, quel bordel se prépare!» et brandissant des pancartes «Todos somos Cristina» (nous sommes tous Cristina). La tentative d’assassinat a aussitôt été condamnée par l’ensemble des chefs d’État latino-américains ainsi que par l’opposition en Argentine. «Nous nous tenons aux côtés du gouvernement et du peuple argentins dans le rejet de la violence et de la haine», a indiqué sur Twitter le secrétaire d’État américain Antony Blinken.