Guerre en UkraineUne enfant meurt de soif sous les décombres à Marioupol
La maison où habitait Tanya, six ans, dans la ville assiégée de l’est de l’Ukraine, a été détruite par un bombardement russe. La petite fille est décédée de déshydratation à côté de sa mère.

Marioupol est assiégée par l’armée russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.
REUTERSUne enfant de six ans est morte de déshydratation sous les ruines de sa maison détruite à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, actuellement assiégée par l’armée russe, selon le maire de la ville, Vadim Boïtchenko. On ignore combien de temps la fillette, prénommée Tanya, est demeurée coincée vivante dans les ruines, où sa mère a également été retrouvée morte.
«Dans les dernières minutes de sa vie, Tanya était seule, épuisée, effrayée et avait terriblement soif. Ceci est juste l’une des nombreuses histoires qui se passent à Marioupol, qui fait face à un blocus depuis huit jours», a écrit le maire, sur la chaîne Telegram de la municipalité.
Le cri du cœur de Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui aussi évoqué la mort de l’enfant dans une vidéo diffusée mardi matin, appelant une nouvelle fois les pays occidentaux à aider l’Ukraine, dans sa lutte face à la Russie. «Marioupol est encerclée, bloquée, elle est en train d’être épuisée, torturée», a-t-il dit. «Pour la première fois depuis des décennies, peut-être pour la première fois depuis l’invasion nazie, un enfant est mort de déshydratation. Écoutez-moi aujourd’hui, chers partenaires! Un enfant est mort de déshydratation en 2022!»
Près de 300’000 civils sont coincés depuis des jours par les combats dans le port stratégique de Marioupol – dans le sud-est du pays, sur la mer d’Azov – privé d’eau, de nourriture, d’électricité et où l’aide humanitaire n’a pas pu arriver. Plusieurs tentatives d’évacuation y ont déjà échoué à plusieurs reprises, ces derniers jours, les deux camps s’en rejetant la responsabilité.
La prise de cette ville d’importance stratégique permettrait la jonction entre les forces russes en provenance de Crimée, qui menacent désormais Mykolaïv, plus à l’ouest, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass, dans l’est.