FootballEntraîneur embauché lundi, viré mardi
Le CF Montréal, un club de MLS, a provoqué la colère de la classe politique après avoir recruté un entraîneur rattrapé par un épisode embarrassant de son passé.


Le passage de Sandro Grande (à gauche) au CF Montréal n’a duré que 15 heures.
CF MontréalÉquipe du championnat de MLS autrefois dirigée par le Suisse Marco Schällibaum et le Français Thierry Henry, le CF Montréal n’a travaillé que 15 heures avec un entraîneur.
Recruté lundi en tant qu’entraîneur en chef de l’équipe réserve du club de la métropole québécoise, le Canadien Sandro Grande (45 ans) a été congédié mardi.
La raison? L’ancien milieu de terrain, qui avait évolué en Italie entre 1997 et 2004 avant d’effectuer un premier passage au sein de la formation montréalaise, a été rattrapé par son passé et son embauche a soulevé l’ire de la classe politique.
Soutien à un terroriste
Rembobinons le fil. Le 4 septembre 2012, le Parti québécois (PQ), favorable à l’indépendance de la province, remporte les élections législatives. Sa cheffe, Pauline Marois, est nommée première ministre. En soirée, le PQ célèbre sa victoire au Métropolis, une salle de spectacle de Montréal, lorsqu’un individu (Richard Henry Bain) fait irruption, une carabine dans les mains. L’homme abat un technicien de scène, en blesse un autre avant que son arme s’enraye et l’empêche de tirer sur Mme Marois.
Richard Henry Bain sera condamné à la prison à perpétuité en 2016.
Quelques heures après les faits, Sandro Grande tweete: «La seule erreur que le tireur a commise la nuit dernière, c’est de rater sa cible! Marois! La prochaine fois, mon gars! J’espère!»
Il a affirmé que son compte avait été piraté, une excuse qui n’a pas trouvé d’auditoire. Car, dans le même temps, il a reconnu avoir rédigé une publication sur Facebook, une publication dans laquelle il insultait les souverainistes.
La nomination de Grande a généré un flot de réactions hostiles. Premier ministre du Québec, François Legault a déclaré: «M. Grande a tenu dans le passé des propos inacceptables et blessants. Sa nomination manque de respect et envoie un mauvais message. C’est un gros manque de jugement de la part de CF Montréal.»
Ministre des Sports, Isabelle Charest a ajouté: «Alors que l’on s’efforce à faire des changements significatifs dans la culture du milieu sportif, le CF Montréal, manque énormément de jugement en procédant à cette embauche. Les propos tenus par Sandro Grande sont inacceptables et n’ont pas leur place dans notre société.»
Quant à Pauline Marois, elle a lâché un significatif: «Cela m’atteint, je dirais quasiment plus que lorsque c’est arrivé.»
Mardi, le CF Montréal n’a eu d’autre choix que de se séparer de Sandro Grande en se confondant en excuses.
«Dans le futur, on tentera de se défier davantage, on affichera une rigueur additionnelle et on y repensera deux ou trois fois avant de donner une deuxième chance à quelqu’un», a notamment affirmé Gabriel Gervais, président du club de MLS.