CommentaireFin de la pandémie: encore et toujours aussi lentement que nécessaire
Alain Berset a évoqué la fin de l’utilisation du certificat, d’ici quelques semaines. Mais attention aux faux espoirs. De toute façon, la Suisse ne pourra pas décréter la fin de la pandémie toute seule dans son coin.


«Nous souhaitons agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire», la fameuse phrase d’Alain Berset a bientôt deux ans et a résisté déjà à cinq vagues.
AFPÀ nouveau, les impatients se mobilisent du côté de Berne pour réclamer la fin de toutes les restrictions, l’abandon du certificat pour la 2G ou la 2G+, la fin du télétravail obligatoire et des quarantaines. Ils veulent instaurer un «jour de liberté» au mois de février qui devrait marquer la fin de nos turpitudes pandémiques et le retour à la normale, maintes fois invoqué et jamais vraiment réalisé.
Près de 40 000 cas en un jour
Tout au long de cette pandémie, la même tension s’est fait sentir entre ceux qui voulaient en finir par décret et ceux qui ont été au front, lors des cinq vagues d’infection. Lors de la dernière en date, le variant Omicron s’est invité le 26 novembre dernier, c’est-à-dire il y a à peine deux mois. Même si les cas ont explosé les compteurs de l’OFSP, sa faible virulence est un signe d’espoir partagé par la plupart des experts. Cependant, les 40 000 cas sur une seule journée de la semaine passée nous montrent que nous ne sommes pas encore tirés d’affaire.
Souvenir de la 1re vague
Le 16 avril 2020, Alain Berset avait prononcé sa phrase devenue culte: «Nous souhaitons agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire». Il s’agissait alors de sortir de la 1re vague. Les coiffeurs, les salons de beauté ou de tatouage allaient pouvoir rouvrir le 27 avril. Les fleuristes, les jardineries, les pépiniéristes et les magasins de bricolage aussi, mais les cafés et des restaurants devaient attendre le mois de juin.
Cela faisait un mois et demi que la pandémie avait commencé et déjà, du côté de l’UDC en particulier, les impatients donnaient de la voix pour en finir le plus vite possible. Mais pas aussi lentement que nécessaire. Le scénario s’est rejoué à chaque vague. Demain mardi, des représentants de l’Union suisse des arts et métiers (USAM), de la restauration avec des membres de l’UDC, du PLR et du Centre vont prendre la parole pour demander d’accélérer le mouvement.
On aimerait espérer, avec eux, que cette fois, ce sera la bonne! Mais la Suisse ne pourra pas sortir toute seule de la pandémie. Il suffit de regarder ce qui passe chez nos voisins. Les Français ont introduit le pass vaccinal, les Autrichiens veulent instaurer la vaccination obligatoire et les Allemands y réfléchissent. Il faudra donc encore un peu de patience pour que la situation se stabilise au plan international. Et, partant, en Suisse aussi.